PLF 2026 : le gouvernement table sur une stabilisation de la dette autour de 62% du PIB
Le gouvernement ambitionne de stabiliser la dette publique autour de 62 % du PIB en 2026, selon le projet de loi de finances initiale (PLF) actuellement en discussion. Ce ratio, légèrement inférieur à celui de 2025 estimé à 63 %, traduit la volonté affichée des autorités de maîtriser l’endettement après plusieurs années de hausse continue. Le montant total de la dette est évalué à 7 000 milliards de FCFA à fin 2025, tandis que le service de la dette atteindra 1 050 milliards de FCFA, soit près du quart des recettes budgétaires prévues pour 2026. Le gouvernement mise sur une reprise de la croissance, un meilleur recouvrement fiscal et un recours accru aux emprunts concessionnels pour atteindre cet objectif.
Mais cette trajectoire optimiste contraste avec les données publiées par la Banque mondiale dans sa note de conjoncture économique 2025. Selon l’institution, le poids réel de la dette gabonaise atteindrait 72,5 % du PIB fin 2024, bien au-dessus du plafond de convergence fixé à 70 % par la CEMAC. Cette différence de près de 10 points de PIB s’expliquerait par la prise en compte, depuis 2023, de nouvelles composantes de la dette : arriérés de paiement, engagements budgétaires impayés, dettes vis-à-vis des fournisseurs et stocks de bons du Trésor. Autant d’éléments qui, selon la Banque mondiale, continuent de peser lourdement sur la soutenabilité des finances publiques.
Un écart de chiffres qui interroge la transparence budgétaire
Cet écart entre les chiffres gouvernementaux et ceux de la Banque mondiale relance le débat sur la transparence des statistiques publiques. Les efforts d’assainissement et de clarification de la dette entrepris depuis 2023 semblent n’avoir pas encore produit un cadre de reporting consolidé. Or, sans une évaluation rigoureuse et partagée de la dette, il devient difficile de mesurer la soutenabilité budgétaire et la crédibilité des prévisions inscrites dans le PLF 2026. La maîtrise de la dette ne peut reposer uniquement sur des hypothèses de croissance, mais sur une comptabilité sincère et exhaustive de l’endettement public.
Le gouvernement promet de poursuivre les réformes visant à fiabiliser les données et à renforcer la coordination entre le ministère de l’Economie et du Budget, la Direction générale de la dette et les institutions partenaires. L’objectif, garantir une lecture unifiée de la dette publique et rassurer les bailleurs sur la gestion des finances nationales. Dans un contexte où le service de la dette absorbe une part considérable des recettes de l’État, la transparence apparaît plus que jamais comme une condition essentielle de la confiance et de la crédibilité économique du Gabon.









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