Derniers articlesECONOMIE

PLF 2026 : 1 050 milliards consacrés au service de la dette 

Ecouter l'article

L’un des défis majeurs du budget gabonais pour l’exercice 2026 demeure la maîtrise de la dépense publique, combinée à une gestion rigoureuse de la dette. Selon le projet de loi de finances initiale, l’État prévoit d’allouer 1 050 milliards de FCFA au service de la dette, tant intérieure qu’extérieure. Ce montant représente près du quart des recettes budgétaires, évaluées à 4 327,5 milliards de FCFA. Cette orientation traduit la volonté du gouvernement de concilier stabilité financière et capacité d’investissement, dans un contexte économique encore fragile.

D’après les données de la Banque mondiale, le service de la dette absorbait 42,6 % des recettes publiques en 2024. En misant sur une hausse de 44 % des recettes budgétaires, le gouvernement entend ramener cette charge à 24,2 % en 2026. Sur le plan opérationnel, 720 milliards de FCFA seront affectés au remboursement de la dette extérieure et 330 milliards à la dette intérieure. Pour assainir davantage ses finances, le Gabon prévoit également de rééchelonner certains emprunts et de privilégier les financements concessionnels, jugés plus soutenables.

Garantir la transparence

Cette politique d’assainissement s’inscrit dans un contexte où le gouvernement ambitionne de mobiliser de nouveaux financements pour accélérer les projets structurants. La Banque mondiale alerte toutefois sur la pression persistante du service de la dette, qui continue de limiter la marge de manœuvre budgétaire de l’État. « Le service de la dette continue de peser lourdement sur les finances publiques, restreignant la capacité d’investissement dans les secteurs sociaux et de développement », note l’institution, appelant à davantage de rigueur et de transparence dans la gestion des finances publiques.

Selon les estimations officielles, la dette publique totale du Gabon atteindrait 7 000 milliards de FCFA à fin 2025, soit 63 % du PIB, contre 65 % l’année précédente. La Banque mondiale affiche toutefois un chiffre supérieur, évaluant le ratio d’endettement à 72,5 % du PIB en 2024, au-delà du seuil de convergence de 70 % fixé par la CEMAC. Cette divergence statistique illustre un déficit de confiance entre le Gabon et ses partenaires techniques et financiers. Pour 2026, la crédibilité budgétaire du pays dépendra donc autant de la maîtrise de la dette que de la transparence sur les chiffres communiqués.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page