Plein-ciel : un embouteillage à cause du retrait des drapeaux français
Une scène aussi surréaliste qu’ubuesque s’est déroulée ce mercredi 3 décembre 2025 au niveau de la zone dite quartier Plein-Ciel, l’un des axes les plus fréquentés de la capitale gabonaise. Depuis 11 h 45, un impressionnant bouchon s’est formé entre l’échangeur PK5 et celui de l’IAI, transformant une artère habituellement fluide en un véritable parking à ciel ouvert.
Contrairement à ce que pouvaient imaginer les automobilistes coincés sous un soleil de plomb, aucun défilé officiel ni cérémonie solennelle n’était en cours au carrefour Awendjé. L’origine du chaos est liée à des équipes de la mairie de Libreville, juchées sur des nacelles élévatrices, qui retiraient méthodiquement les drapeaux français accrochés aux lampadaires depuis la visite d’État d’Emmanuel Macron, le 23 novembre dernier.
Libreville coupée en 2 pour un choix discutable !
Près de dix jours après le départ du président français, les emblèmes tricolores flottaient encore fièrement le long de cet axe stratégique. Leur enlèvement, décidé sans prévenir et effectué en pleine heure de pointe, a provoqué la stupeur et la colère des usagers. « J’ai perdu plus de deux heures pour un trajet qui prend normalement quinze minutes », témoigne une conductrice de taxi en anonymat. « Mes clients annulent, je perds des courses, et personne ne nous a prévenus. C’était vraiment nécessaire de bloquer la ville en plein jour ? », a-t-elle renchéri.
D’autres usagers, notamment un employé de commerce, ironisent. « On a gardé les drapeaux français plus longtemps que Macron n’est resté au Gabon ! Ils avaient oublié qu’il était déjà reparti ou quoi ? ». Au-délà de cette tournure sarcastique de ce compatriote il y a le timing qui interpelle. Et ce, d’autant plus que la visite présidentielle du Chef de l’État Français remonte à plus d’une semaine. Malgré une tentative de comprendre ce retrait brut en plein midi, des agents sur place n’ont pas souhaité s’exprimer.
Pourtant, nombreux sont ceux qui estiment qu’un retrait nocturne aurait limité les désagréments. Ce cafouillage logistique relance le débat sur la coordination entre les services municipaux et les réalités du terrain. En pleine période de fin d’année où la circulation est déjà saturée, cet épisode maladroit risque de rester dans les mémoires comme le symbole d’une gestion parfois déconnectée des priorités des Librevillois.En attendant, les drapeaux français ont bel et bien disparu des lampadaires de Plein-Ciel. Quant à la fluidité du trafic, elle n’a repris qu’en fin d’après-midi.








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