Plaine Orety : Ndong Sima dénonce les « usurpateurs » et exige le respect des procédures

Mis en cause dans les opérations de déguerpissement à Plaine Orety par certains membres de la société civile, Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre de la Transition, a publié une mise au point ferme ce mercredi 12 juin 2025. Accusé d’avoir orchestré les destructions, il rappelle que l’État de droit ne saurait tolérer l’improvisation ni les amalgames.
Alors qu’il poursuit une convalescence hors du Gabon pour raisons de santé, Raymond Ndong Sima est sorti de son silence. Dans un communiqué vigoureux, l’ancien chef du gouvernement a tenu à répondre à ce qu’il qualifie de « déclarations infondées » émanant de « nouveaux porte-parole autoproclamés du Président de la République ». Ces derniers l’impliquent dans les opérations de déguerpissement survenues récemment dans la zone de Plaine Orety, affirmant détenir ces informations directement du chef de l’État.
« Le président de la République a un porte-parole officiel. Il n’a nul besoin d’usurpateurs », tranche Ndong Sima, visiblement irrité par ces assertions qu’il assimile à des manœuvres politiciennes d’un autre temps.
Une mise au point structurée, des questions de fond
Soucieux d’apporter des éléments concrets, l’ancien Premier ministre articule sa réponse autour de plusieurs faits. Il rappelle avoir engagé, durant son mandat, un processus rigoureux de concertation autour du projet d’aménagement de la zone, comprenant un inventaire des logements impactés, une estimation foncière, ainsi que la saisine de l’Agent judiciaire de l’État pour enclencher une procédure judiciaire en bonne et due forme.
« Pourquoi aurais-je respecté toutes ces étapes si j’avais eu l’intention d’utiliser le génie militaire ? », interroge-t-il. Plus grave encore, il met en cause la légalité de la procédure ayant conduit aux déguerpissements, soulignant que le chantier aurait été lancé alors même qu’un contentieux était pendant devant les juridictions compétentes.
Un silence qui devient politique
« L’accélération de ce dossier, 30 jours seulement après mon départ de la Primature, prouve que certains me reprochaient ma rigueur », avance-t-il, en dénonçant en creux ceux qui, selon lui, souhaitaient forcer le passage sans attendre l’issue des voies légales.
Raymond Ndong Sima dit assumer l’héritage de sa méthode, qu’il décrit comme respectueuse du droit et des citoyens. Il interpelle désormais l’opinion et les institutions : « Quel ministre a réquisitionné le génie militaire ? Sur quels documents s’est-il appuyé ? » Un appel à la transparence lancé à l’heure où l’État de droit est l’un des piliers affichés de la transition politique.
Une promesse de suites judiciaires
Affirmant se réserver le droit de saisir la justice dès son retour au Gabon, Ndong Sima annonce qu’il fera face à ses détracteurs dans les prétoires. « Les déclarations des membres de la société civile sont irresponsables et inacceptables », martèle-t-il, visiblement déterminé à laver son honneur.
En filigrane, cette mise au point relance le débat sur les responsabilités dans les opérations de déguerpissement au Gabon, dans un climat de tension entre gouvernants, anciens responsables et certaines franges de la société civile désormais sous les projecteurs. Le respect des procédures, des droits humains et de la transparence administrative semble plus que jamais au cœur des exigences d’un véritable État de droit.
GMT TV