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Petit-Lambert Ovono : « un nouveau souffle ou une illusion de changement au Gabon »

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Le dévoilement du nouveau gouvernement gabonais, conduit par Raymond Ndong Sima, suscite des réactions mêlées dans un contexte où la stabilité politique et les réformes économiques sont cruciales. Petit-Lambert Ovono, évaluateur certifié des politiques publiques et éditorialiste, analyse les implications de cette nouvelle équipe gouvernementale.

La reconduction de figures telles que Charles Mba aux Comptes publics, et l’élévation en ministre d’Etat de Flavien Nzengue Nzoundou aux Travaux publics et de Camélia Ntoutoume-Leclerc à l’Éducation nationale, traduisent une volonté de continuité. Toutefois, le remplacement de Mays Mouissi à l’Économie par Marc Doumba, un nom peu connu, intrigue. « Est-ce un véritable renouveau ou une simple redistribution des cartes ? » s’interroge Petit-Lambert Ovono.

Ce choix intervient dans un contexte délicat, marqué par la suspension des décaissements de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD). Cette situation met en lumière les défis économiques majeurs du pays et l’urgence de restaurer la confiance des bailleurs de fonds.

Un gouvernement sous pression

L’arrivée du Dr Séraphin Akuré au ministère de l’Énergie, cumulant également le rôle de porte-parole du gouvernement, marque une tentative de redynamiser la communication institutionnelle quasi inaudible depuis des mois. « Mais cette nomination, bien que stratégique, ne doit pas occulter l’urgence des réformes nécessaires pour relancer une économie en berne », avertit l’éditorialiste.

Dans ce contexte, l’Assemblée nationale a récemment adopté un nouveau Code électoral, tandis que la révision de la liste électorale se poursuit. Ces réformes ouvrent la voie à une élection présidentielle imminente, plaçant le gouvernement face à des enjeux démocratiques cruciaux.

Des attentes populaires immenses

« Les Gabonais attendent des actions concrètes et visibles, au-delà des discours », insiste Petit-Lambert Ovono. Ce nouveau gouvernement devra rapidement prouver sa capacité à répondre aux attentes de la population, tout en naviguant entre l’urgence des réformes et la nécessité de maintenir la stabilité politique.

Alors que les yeux du monde sont rivés sur le Gabon, ce gouvernement devra démontrer qu’il est à la hauteur des défis, sans céder à l’illusion du changement. L’avenir du pays repose sur sa capacité à allier ambition et pragmatisme pour bâtir une gouvernance inclusive et durable.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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