Panthères du Gabon : Thierry Mouyouma, l’aveu de trop ! Partir avant d’être remercié…
« Nous sommes déjà éliminés. » En une phrase, Thierry Mouyouma a résumé sa CAN et signé, malgré lui, l’acte d’accusation de son propre mandat. À la veille d’un dernier match sans enjeu sportif réel, le sélectionneur des Panthères a livré une conférence de presse qui sonne comme un renoncement. Après l’échec, l’aveu. Après l’aveu, la seule issue honorable : partir.
L’échec assumé, la responsabilité esquivée. Reconnaître l’élimination n’est pas un crime. S’y réfugier pour justifier l’absence d’exigence, en revanche, est une faute. En affirmant aborder le match « avec moins de pression », Thierry Mouyouma acte une logique de décompression là où le contexte exigeait une réaction d’orgueil, de colère sportive, de révolte. Une sélection nationale ne joue jamais sans pression. Elle joue pour un peuple, pour un maillot, pour une histoire.
Aubameyang, alibi commode d’un échec collectif
Or, sous Mouyouma, l’équipe a trop souvent semblé jouer pour solder des échéances, pas pour imposer une idée. Cette CAN l’a confirmé : pas d’identité de jeu, pas de colonne vertébrale, pas de onze stabilisé. Des expérimentations permanentes, des choix tardifs, une lecture confuse des matchs. Le résultat est implacable : une élimination dès la première semaine.
En évoquant Pierre-Emerick Aubameyang, le sélectionneur a livré une explication embarrassante : « son cœur voulait, son âme voulait, mais son corps ne pouvait pas ». Traduction : le leader n’était pas au niveau. Soit. Mais qui décide de l’animation, des positions, des temps forts et faibles, de la protection du leader ? Le staff. Toujours le staff.
Transformer l’état physique d’un joueur en justification globale d’un échec collectif est une facilité. Le problème des Panthères n’a jamais été un homme, mais un système absent. Une équipe sans mécanismes finit toujours par exposer ses cadres. Et un sélectionneur qui le sait… ne s’en étonne pas après coup.
La posture de trop
Le plus préoccupant n’est pas la défaite. C’est la posture. L’absence d’autocritique structurée. Le refus d’assumer pleinement la responsabilité du naufrage. La communication de Mouyouma, depuis sa prise de fonction, a souvent oscillé entre assurance excessive et défausse élégante. Cette CAN aura dissipé le malentendu : il n’y avait ni certitudes, ni plan B.
Un sélectionneur se juge sur sa capacité à corriger, à anticiper, à imposer une direction. Ici, rien n’a été corrigé. Tout a été subi.
Partir, pour sauver l’essentiel
Le football gabonais n’a pas besoin d’un limogeage humiliant de plus. Il a besoin d’un acte de responsabilité. La démission n’est pas un aveu de faiblesse ; c’est parfois la dernière preuve de lucidité.
Après deux défaites, une élimination express et une CAN sans relief, Thierry Mouyouma n’a plus l’argument du temps, ni celui de la construction. Le cycle est clos. S’entêter serait ajouter l’usure morale à l’échec sportif.
Partir maintenant, c’est éviter l’affront du limogeage.
Partir maintenant, c’est laisser une chance à une refondation sérieuse.
Partir maintenant, c’est respecter l’intelligence des supporters.
Le Gabon doit se reconstruire sur des certitudes. Thierry Mouyouma, lui, n’en a plus.








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