Owendo: une femme violemment agressée par son conjoint à «Port En Haut»
Malgré les multiples campagnes organisées par les autorités gouvernementales et les sanctions pénales mises en place pour lutter contre les violences faites aux femmes, il semblerait que bon nombre d’individus aient décidé de défier la justice gabonaise. Dernier fait en date, une violente altercation entre conjoints au quartier Port En Haut dans la commune d’Owendo où un homme aurait copieusement battu sa femme et ce sous l’indifférence des services judiciaires pourtant alertés.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du samedi 30 au dimanche 1 mai au quartier Port En Haut dans la commune d’Owendo. Ce jour-là, alertée par les cris venant d’un des domiciles dudit quartier, une riveraine aurait pris l’initiative de contacter le 1404, le numéro vert dédié aux victimes et témoins de violences faites aux femmes sur l’ensemble du territoire. Contre toute attente, le conseiller au bout du fil aurait demandé à son interlocutrice de passer le téléphone à la femme qui était sous le joug des coups de son conjoint.
Une demande surprenante, d’autant plus que les personnes qui appellent sur le numéro le font sous anonymat et il leur est bien indiqué qu’elles le resteront. « A peu près 2H qu’un voisin tabasse sa nana… J’ai appelé le 1404, on me dit de les rappeler dans la journée et de dire à la meuf de leur expliquer en détail ce qui se passe. S’il la tue cette nuit, elle va bien tout vous expliquer en détail en journée » a-t-elle déploré en ironisant. Face à l’indifférence du 1404, la victime n’a eu la vie sauve que parce que agacé par ses cris, son bourreau a ouvert la porte pour la mettre dehors.
Contactée par notre rédaction, les riverains de Port En Haut auraient indiqué qu’à la suite de cette altercation la victime a pris le soin de quitter le domicile du conjoint violent en emportant toutes ses affaires. Par ailleurs, une plainte a été déposée pour que l’homme réponde de ses actes devant la loi. Faut-il le rappeler, en République gabonaise les auteurs de tels agissements encourent de lourdes sanctions conformément à la loi n°006/2021 du 6 septembre 2021 portant sur l’élimination des violences faites aux femmes.
Pour rappel, les violences faites aux femmes et aux filles constituent l’une des violations des droits de l’Homme les plus répandues dans le monde. Le Gabon ne faisant pas exception, plusieurs femmes gabonaises sont victimes de violences multiformes. Les chiffres de la stratégie de promotion des droits des femmes et de réduction des inégalités femmes/hommes pour 2020 font état de 90 % de victimes de violences sexuelles et 64 % des victimes de violences physiques. Des agissements qui devraient être éradiqués mais pour l’heure, le 1404 semble briller par son manque d’implication et d’aide concrètes.