Opération scorpion: vers la libération en cascade des «BLA boys»
Proche de l’ancien Directeur de cabinet du chef de l’État, Ismaël Ondias Souna a été remis en liberté à l’issue de sa comparution devant la Cour criminelle spécialisée. Une libération qui semble donner le ton sur les procès en perspective de Renaud Allogho Akoue, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, Christian Patrichi Tanasa Mbadinga, Herman Nzoundou Bignoumba, Grégory Laccruche Alihanga, Tony Ondo Mba et Justin Ndoudangoye. Ces derniers pourraient être alignés aux condamnations tendances et s’en sortir libres quoiqu’avec des amendes à payer.
Le résultat du procès opposant le Ministère public à Ismaël Ondias Souna déroulé hier lors de la reprise de la session criminelle spécialisée a visiblement surpris les observateurs de la vie publique. En effet, poursuivis pour « détournements de deniers publics et complicité de détournement de deniers publics », l’ancien Directeur général de la Société équatoriale des mines (SEM) a été reconnu coupable puis condamné à 10 ans avec sursis assorti d’une amende de 100 millions FCFA à verser. Ainsi, le « Bla Boy » a été remis en liberté.
Une décision jugée complaisante par l’opinion publique, qui envoie des signaux sur le dénouement des prochaines comparutions de leurs acolytes incarcérés à « sans famille » dans le cadre de l’opération anti-corruption baptisée « Scorpion ». Pour le commun des Gabonais, la sanction réservée à Ismaël Ondias Souna devrait être applicable à tous les autres prévenus qui seront tour à tour présentés à la barre à compter du 28 juin prochain avec la comparution de Renaud Allogho Akoue, ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs).
À l’instar du jugement prononcé hier, Renaud Allogho Akoue, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, Christian Patrichi Tanasa Mbadinga, Herman Nzoundou Bignoumba, Grégory Laccruche Alihanga, Tony Ondo Mba et Justin Ndoudangoye devraient tout logiquement regagner leurs domiciles et n’être condamnés qu’à verser des amendes en millions de nos francs, tandis que les détournements qui ont obéré l’économie du pays étaient évalués à plusieurs milliards. Seul Brice Laccruche Alihanga (BLA) pourrait être maintenu derrière les barreaux pour « obtention frauduleuse de documents administratifs ». Un chef d’accusation récemment brandi à son encontre. Nous y reviendrons.