Opération militaire en Ukraine: les craintes du Pref-Cemac sur l’impact de la crise sur les économies de la sous région
L’opération militaire lancée par la Russie contre l’Ukraine a un impact indéniable sur l’économie mondiale. Une réalité à laquelle ne semblent pas échapper les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique qui, malgré l’atteinte d’un taux de croissance de 1,4% en 2021 après avoir connu une forte récession l’année précédente, devraient ressentir le contrecoup de ce conflit.
C’est du moins le sentiment affiché par le président du comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac) Rigobert Roger Andely lors de la 16ème session ordinaire de cet organe qui se tenait ce jeudi 14 avril 2022. Ce dernier a, au cours de son intervention, exprimé ses craintes de voir le conflit russo-ukrainien anéantir les efforts consentis par les Etats membres.
Il faut dire que ce conflit commence a avoir une incidence sur le plan économique et financier dans les pays de la sous-région perceptible avec la les flambées de prix de certains produits. « Cette forte hausse des prix des denrées alimentaires et hydrocarbures induite par la guerre russo-ukrainienne est source d’accélération des tensions inflationnistes. Cette situation pourrait être porteuse d’importants troubles sociaux voire des revendications salariales face à la baisse potentielle du pouvoir d’achat des ménages », s’est-il inquiété.
Une situation qui pourrait remettre en cause la stratégie des Etats membres qui par « la mise en œuvre du Pref-Cemac a permis aux économies de la sous-région de faire preuve de résilience en enregistrant un taux de croissance de 1,4% en 2021, comparativement à la récession qu’elles avaient endurée en 2020 (-1,7% du PIB) ».Ainsi, pour faire face à ce risque accrue instruction a été donnée au Pr Michel-Cyr Djiena Wembou, Secrétariat permanent du Pref-Cemac, « d’élaborer une étude sur les impacts économiques et financiers, et de proposer les pistes de solutions pour faire face aux déséquilibres macroéconomiques qui pourront être induits par ce conflit ».