ONU : vague de reconnaissances de l’État de Palestine

En l’espace de quelques jours, plusieurs pays occidentaux, longtemps prudents sur la question, ont décidé de reconnaître officiellement l’État de Palestine. Le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie ou encore le Portugal ont ouvert la voie dimanche. Lundi, c’est au tour de la France de franchir ce pas, aux côtés d’autres partenaires européens tels que la Belgique, le Luxembourg, Malte, ou encore Andorre. Paris franchira ce pas lors d’un sommet sur la Palestine organisé conjointement avec l’Arabie saoudite en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. Pour les Palestiniens, cette série d’annonces a valeur de signal fort, au moment où l’enlisement du conflit à Gaza continue d’alimenter les inquiétudes internationales.

À Paris, l’exécutif justifie ce geste comme un levier politique indispensable pour redonner un horizon diplomatique à une région en crise. Emmanuel Macron insiste sur la nécessité de rouvrir la perspective d’une solution à deux États et de tracer une ligne rouge face aux projets d’annexion israéliens en Cisjordanie. Pour la diplomatie française, reconnaître l’État palestinien ne revient pas à « récompenser » les violences, mais au contraire à renforcer les acteurs modérés capables de construire une alternative politique crédible.

Un tournant diplomatique, entre espoirs et crispations

La décision française, comme celles de ses alliés, ne fait cependant pas l’unanimité. Israël dénonce une « erreur historique », estimant qu’une telle reconnaissance revient à légitimer le Hamas. À l’intérieur de l’Hexagone, les réactions sont tout aussi contrastées : la gauche salue une avancée symbolique attendue depuis longtemps, tandis que certains responsables de droite et d’extrême droite redoutent un signal brouillé, dans un contexte encore marqué par les massacres de 2023, perpétrés en Israël par le Hamas. Le débat s’invite donc aussi sur la scène intérieure, révélant combien la question palestinienne reste sensible et clivante.

Sur le plan international, cette vague de reconnaissances traduit une inflexion majeure chez des alliés historiques d’Israël. Si leur portée reste surtout symbolique, elle redessine déjà les équilibres diplomatiques et exerce une pression accrue pour relancer les discussions de paix. Mais entre l’annonce et la mise en œuvre concrète d’un véritable État palestinien, le chemin demeure semé d’incertitudes. Reste à savoir si ce mouvement coordonné marquera le début d’un nouvel élan, ou s’il restera une étape de plus dans l’interminable statu quo du Proche-Orient.