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OMS : seulement 15% d’hommes circoncis au Gabon !

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Selon les données les plus récentes compilées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les enquêtes Demographic and Health Surveys (DHS) et l’étude de référence publiée en 2016 dans BMC Urology dont la mise à jour table sur 2023-2025 pour les programmes VMMC de circoncision volontaire médicale, seulement 15 % des hommes gabonais sont circoncis. Cette donnée statistique place notre pays très loin des pays où la pratique est quasi-universelle et même en retrait par rapport à plusieurs voisins d’Afrique subsaharienne.

Dans ce classement mondial actualisé, le Gabon partage la 121e place, ex aequo, avec des pays aussi divers que l’Argentine, le Brésil, la République dominicaine, la Guyane française, la Hongrie, Madagascar ou encore la RD Congo, tous crédités d’un taux voisin de 15 %. À titre de comparaison, plus de 80 pays et territoires affichent un taux supérieur à 90 %. Et ce, presque exclusivement dans le monde musulman en l’occurrence le Maghreb, le Machrek, l’Asie du Sud-Est musulmane et la Corne de l’Afrique. À noter que les Philippines constituent l’exception culturelle la plus éloquente hors contexte religieux abrahamique.

La circoncision masculine, une pratique ritualisée !

En Afrique subsaharienne, la pratique de la circoncision masculine reste très contrastée avec plus de 95 % dans l’Ouest et l’Est et seulement 15-30 % dans une large bande centrale et australe. D’ailleurs, le cas Gabon fait école dans la fourchette basse du continent, à égalité avec des pays où la circoncision n’est ni une norme religieuse majoritaire ni systématiquement promue pour des raisons de santé publique. Selon des sources bien introduites à la statistique, cette donnée serait le fruit d’une prise en compte exclusivement des circoncisions faites dans les structures hospitalières.

Ainsi donc, 15% concernerait que ces personnes ayant été circoncis dans les centres de santé ou des hôpitaux. Or notre pays est profondément attaché aux pratiques culturelles qui prescrivent que les hommes soient circoncis selon les rites propres à leurs ethnies. Et cette réalité emporte des déroulés singuliers. Chez les Fang il y a des âges et des lieux selon le rite Melan. Au Sud du Gabon notamment dans l’Ogooué-Lolo ou la Ngounié, les circoncisions se font en forêt soit en rite Djobi ou Bwiti. Ces données ne sont malheureusement pas prises en compte par les organes statistiques nationaux et internationaux.

Aussi, il est à préciser que ces taux sont calculés à partir de trois sources principales croisées. Il y a tout d’abord les enquêtes DHS et MICS de l’UNICEF/USAID, menées auprès d’échantillons représentatifs d’hommes de 15-59 ans déclarant eux-mêmes leur statut. Ensuite, il y a les données hospitalières et programmes nationaux Voluntary Medical Male Circumcision (VMMC) financés par le PEPFAR et l’OMS dans 15 pays prioritaires africains depuis 2007. Enfin, nous avons la Méta-analyse Morris et al. notamment BMC Urology 2016 corrigée et mise à jour jusqu’en 2025 pour tenir compte des campagnes de circoncision de masse et de l’évolution générationnelle.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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