OMS : l’automédication à l’origine de la résistance aux antimicrobiens
La prise de médicaments sans prescription médicale est une pratique courante partout dans le monde. Devenu un véritable problème de santé publique, l’Organisation mondiale de la santé ( OMS ), attire l’attention des populations pour l’adoption et le respect des pratiques relatives aux délais des traitements. Et ce pour réduire les conséquences désastreuses sur la santé humaine que cela pourrait occasionner.
L’automédication est la prise de médicaments par un patient, sans l’avis d’un médecin généraliste ou d’un spécialiste pour soigner une infection bénigne. Classée au rang d’enjeu de santé publique par l’Organisation mondiale de la santé, elle engendre l’inefficacité thérapeutique et peut entraîner la mort. D’où la mise en place par l’OMS de plusieurs actions, afin de lutter contre ce phénomène.
L’utilisation régulière ou abusive des médicaments cause de l’inefficacité thérapeutique
Les antimicrobiens constituent une famille de médicaments utilisés pour combattre ou freiner la croissance des bactéries, des champignons, des virus ou des parasites. Si la résistance aux antimicrobiens est un phénomène naturel qui survient à la suite des modifications génétiques, le non-respect de la posologie, l’utilisation abusive de ces molécules, ajoutée à l’automédication, compliquerait le traitement contre les microbes. Avec pour conséquence l’augmentation de la morbi mortalité, la difficulté d’avoir un traitement adapté à la pathologie censée être combattue.
Un autre aspect non négligeable, l’accroissement du coût de santé. « Il devient très difficile de trouver une thérapie efficace au patient, puisque l’infection en cause ne réagit plus aux molécules habituelles. Le malade passera plus de temps que prévu à l’hôpital avec comme conséquence, une prise en charge très coûteuse » a expliqué le Dr. Dédith Mbonyingingo. D’où l’importance pour l’OMS de rappeler la nécessité de la contribution de tout un chacun pour arriver à résoudre ce problème.
Les actions à mener pour la lutte contre l’automédication
Afin d’en venir à bout, l’Organisation mondiale de la santé a décliné un chapelet de recommandations. D’une part, elle a invité les populations à éviter l’automédication, à respecter les prescriptions médicales, à respecter la posologie indiquée par le médecin et toujours demander l’avis d’un professionnel de santé pour une prise en charge adaptée de l’infection qui se présente.
D’autres parts, l’OMS a appelé les professionnels de santé à plus de rigueur dans la prescription faite aux patients, en s’assurant que la molécule proposée est celle qui convient pour traiter véritablement l’infection. Et surtout, l’Organisation en charge de la santé exhorte les médecins à expliquer aux patients les règles et modalités de prise des antimicrobiens.
Geneviève DEWUNO