OMS : arômes sucrés, publicités glamour les pièges de l’industrie du tabac

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a alerté, une fois de plus et pas de trop, sur les stratégies des fabricants de tabac et de nicotine. Lesquels implémentent des artifices pour séduire les jeunes consommateurs. Derrière les saveurs fruitées, les designs colorés et les allégations rassurantes, se cachent en réalité des produits dangereux, conçus pour créer et entretenir une addiction.

Dans des récentes notes, les experts de l’OMS pointent du doigt l’usage massif d’additifs dans les produits à base de tabac et de nicotine. Ces substances ne serviraient pas seulement à améliorer le goût. Leur fonction réelle consiste à masquer l’amertume de la nicotine et l’irritation. Cela passe par la glamourisation du produit. Il faut dire que les nouveaux consommateurs en raffolent. Les cigarettes électroniques, souvent présentées comme des alternatives moins nocives, en sont un exemple frappant. Les arômes tels que fruits, bonbons, menthe camouflent la réalité du produit et facilitent l’initiation au tabac. Pire encore, ces artifices rendent le sevrage plus difficile.

Pour séduire davantage, l’industrie du tabac mise sur des emballages attrayants, des publicités glamour et des messages trompeurs, suggérant à tort des bienfaits ou une moindre nocivité. Des tactiques dénoncées par l’Organisation mondiale de la Santé à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac. L’organisation plaide pour des politiques plus strictes, afin de mieux protéger les jeunes face à ces pratiques manipulatrices. Elle rappelle que certains additifs sont déjà interdits dans l’Union européenne, car ils créent des associations mensongères avec la santé ou la vitalité.

Un danger sous-estimé

Dans un plaidoyer récent, le responsable du Centre collaborateur de l’OMS pour la réglementation des produits du tabac, a lancé un avertissement. « Certains additifs sont cancérigènes ou toxiques, d’autres modifient même l’absorption de la nicotine par l’organisme » a déclaré Reinskje Talhout. Une évaluation menée en 2021 aux Pays-Bas avait identifié près de 20 000 liquides pour cigarettes électroniques et 250 arômes différents sur le marché.

Face à cette menace grandissante, l’OMS appelle les États à agir fermement. Elle recommande de retirer tout attrait à ces produits, en durcissant la réglementation. L’objectif, préserver la santé des jeunes générations et freiner l’expansion d’une addiction soigneusement entretenue par les géants du tabac.