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OMS : 22,85 millions d’accidents de travail causés par la chaleur chaque année 

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Chaque année, près de 22,85 millions de travailleurs et travailleuses sont victimes d’accidents du travail liés à la chaleur, selon un communiqué conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publié le 22 août 2025. Ces chiffres alarmants soulignent combien le changement climatique ne se limite plus aux régions équatoriales, mais affecte désormais l’ensemble de la planète. Les vagues de chaleur prolongées et de plus en plus intenses bouleversent les conditions de travail, entraînant non seulement des problèmes de santé graves, mais aussi une perte de productivité à grande échelle. L’enjeu dépasse donc la simple adaptation : il s’agit d’une véritable crise mondiale du travail, alimentée par le réchauffement climatique.

Le rapport de 2025, intitulé Climate change and workplace heat stress, marque un tournant. Il intervient près d’un demi-siècle après la dernière étude d’ampleur sur le sujet et met en garde contre l’ampleur du danger. Les experts alertent que la chaleur excessive au travail constitue désormais un risque systémique pour la santé et la sécurité, qui exige une mobilisation concertée des gouvernements, des employeurs et des syndicats. « L’OIT propose des orientations solides et fondées sur des données probantes pour aider les gouvernements, les employeurs ainsi que les travailleuses et les travailleurs à faire face aux risques croissants liés aux changements climatiques », a déclaré Joaquim Pintado Nunes, Chef du Service de la sécurité et de la santé au travail de l’OIT.

De la nécessité d’améliorer les conditions de travail

Certaines professions sont particulièrement touchées par ce phénomène. Les travailleurs de l’agriculture, du bâtiment et de la pêche figurent en première ligne, contraints d’exercer à l’extérieur dans des conditions extrêmes. Les études montrent qu’au-delà de la multiplication des accidents, la chaleur entraîne aussi une baisse de productivité de 2 à 3 % par degré supplémentaire. À l’échelle mondiale, cela se traduit par une perte de millions d’heures de travail et par une fragilisation des revenus, surtout dans les pays où la protection sociale est insuffisante. Ces conséquences cumulées expliquent le nombre considérable de victimes recensées et rappellent l’urgence de repenser les politiques publiques en matière de santé au travail.

Pour faire reculer ces chiffres inquiétants, l’OMS et l’OIT appellent à une action rapide et coordonnée. Les organisations insistent sur la mise en place de politiques sanitaires adaptées aux réalités locales, prenant en compte les conditions climatiques et les spécificités des emplois. Une attention particulière doit être accordée aux travailleurs les plus vulnérables : les jeunes, les personnes âgées ou encore celles souffrant de maladies chroniques. Par ailleurs, l’innovation technologique et l’adaptation des équipements de protection sont identifiées comme des leviers essentiels pour préserver la santé sans nuire à la productivité. En définitive, protéger les travailleurs contre le stress thermique ne relève pas seulement d’un impératif humanitaire : c’est une condition indispensable pour assurer la durabilité économique et sociale face au défi climatique.

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