OMS : 20% de la population africaine confrontée à la famine en 2024

Le continent africain a connu en 2024 une crise alimentaire d’une ampleur alarmante, touchant 20% de sa population. Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) intitulé « L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde », cette proportion révèle une aggravation inquiétante de la faim en Afrique, alors même que la situation mondiale tend à s’améliorer. Si à l’échelle planétaire 8,2% des habitants ont été affectés par la faim en 2024, un recul par rapport aux années précédentes, le constat africain est bien plus sombre : 307 millions de personnes ont souffert de sous-alimentation, une donnée qui contraste avec la dynamique positive observée ailleurs.
L’OMS explique que la flambée des prix des produits alimentaires entre 2021 et 2023 a sévèrement affecté la sécurité alimentaire du continent. « L’écart le plus important a été enregistré en janvier 2023, lorsque l’inflation des prix des produits alimentaires a atteint 13,6%, soit 5,1 points de plus que l’inflation globale de 8,5% », souligne le rapport. Cette hausse, largement imputable aux effets prolongés de la pandémie de Covid-19, a été amplifiée par les tensions géopolitiques et les aléas climatiques. Les pays à faible revenu, majoritairement situés en Afrique subsaharienne, se trouvent en première ligne de cette crise, avec des budgets publics insuffisants pour atténuer l’impact sur les ménages.
Des projections préoccupantes et des solutions urgentes
Les projections dressées par l’organisation sont préoccupantes : si aucune mesure corrective n’est engagée, 512 millions de personnes pourraient souffrir de sous-alimentation chronique d’ici 2030, dont 60% en Afrique. Face à ce risque, l’OMS recommande des actions ciblées et coordonnées, parmi lesquelles des mesures budgétaires précises pour protéger les foyers vulnérables, des politiques monétaires transparentes, ainsi que des investissements massifs dans la recherche-développement agricole, les infrastructures de transport, la production agroalimentaire et les systèmes d’information sur les marchés.
L’objectif est double : améliorer la productivité agricole tout en renforçant la résilience des systèmes alimentaires africains. En appliquant ces recommandations, les États pourraient réduire leur dépendance aux importations, stabiliser les prix et, à terme, inverser la tendance inquiétante qui menace de plonger des millions de personnes dans la faim chronique. La lutte contre l’insécurité alimentaire devient ainsi un impératif non seulement humanitaire, mais aussi stratégique pour l’avenir du continent.
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