Nzeng-Ayong : le bassin versant qui déborde faute d’entretien

La gestion des eaux pluviales demeure l’un des défis majeurs auxquels fait face le gouvernement. Malgré les investissements consentis pour aménager plusieurs bassins versants dans Libreville, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. À Nzeng-Ayong, dans le sixième arrondissement, la zone de Nouvelle-Cité devait bénéficier d’un meilleur drainage. Pourtant, à chaque pluie, le même scénario se répète. Le canal déborde et l’eau remonte dangereusement vers les habitations, exposant les riverains à des risques constants.

Ce bassin versant, pourtant conçu pour absorber d’importants volumes d’eau, montre aujourd’hui des signes évidents de dégradation. Sur le terrain, l’état du canal est préoccupant. Parois envasées, fond recouvert de boue, herbes envahissantes et blocs de terre obstruant plusieurs sections. Lors des averses, le débit augmente brusquement, mais l’eau peine à trouver son chemin faute d’un entretien adéquat. Ce n’est pas la conception de l’ouvrage qui est en cause, mais bien l’absence de curage régulier.

Un ouvrage stratégique fragilisé par le manque de suivi

Autour du canal, les riverains expriment clairement leur inquiétude. « Le canal n’est pas nettoyé, c’est ce qui fait en sorte que les eaux n’arrivent pas à circuler », déplore un habitant installé à une dizaine de mètres du bassin. L’envasement réduit la profondeur utile, ralentit le flux et provoque une montée rapide du niveau d’eau. Dans ces conditions, l’ouvrage n’est plus en capacité d’absorber les volumes pour lesquels il a été dimensionné. Le problème ne réside donc pas dans l’ingénierie de la structure, mais dans l’absence d’entretien nécessaire à son bon fonctionnement.

Au cœur de Nzeng-Ayong, ce bassin versant aurait dû constituer une solution durable contre les inondations. Il symbolise aujourd’hui l’écart entre l’investissement initial et le manque de suivi sur le long terme. Un entretien mensuel suffirait pourtant à rétablir son efficacité et coûterait bien moins cher qu’un nouveau chantier. Surtout, il permettrait aux habitants d’éviter des nuits d’angoisse à chaque pluie, en redonnant au quartier un niveau de sécurité conforme à l’ambition de son aménagement initial.