Ntoum : imbroglio autour de l’attribution de parcelle par le ministère de l’Habitat à Mfoulayong
Le ministère de l’Habitat se serait-il une fois de plus mis les pieds dans le plat dans un dossier abracadabrantesque ? C’est le sentiment qui pourrait se dégager aux dénonciations faites par de nombreux citoyens qui se disent menacés d’expulsion de leur parcelle. En effet, dans le cadre du projet de lotissement de Mfoulayong les populations de cette bourgade située dans la commune de Ntoum dénoncent l’irrégularité de l’attribution d’un lotissement à l’entreprise PH Travaux Publics en violation non seulement des procédures légales mais aussi des droits des occupants de cette zone qui n’auraient pas été consulté sont aujourd’hui menacé d’expulsion.
C’est dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’accès au logement que le gouvernement à travers le ministère de l’Habitat avait signé avec la société PH Travaux Publics la convention N°0001/MHUC/CAB-M, ce dans le cadre d’un partenariat public-privé pour l’aménagement d’un lotissement à Mfoulayong. A cet effet, le département ministériel dirigé par Ludovic Megne aurait procédé à la signature d’un arrêté portant attribution d’une parcelle de plus de 50 hectares. Sauf que par extraordinaire, ledit lotissement serait déjà occupé par des populations qui ont indiqué ne pas comprendre la démarche pour le moins illégale du gouvernement.
Une attribution de parcelle en violation de la loi ?
En effet, l’arrêté pris par le ministère aurait été émis en toute irrégularité, en violation des dispositions légales en vigueur. Il convient de rappeler que ce type de projet, impliquant l’aménagement de parcelles et susceptible de modifier les droits de propriété ou d’imposer des servitudes, doit obligatoirement être précédé d’un décret portant déclaration d’utilité publique (DUP), d’un plan parcellaire, ainsi que d’un permis de lotir et d’une autorisation de validation du projet par l’ANUTTC, conformément à l’ordonnance n°004/PR/2021 du 26 janvier 2021.
Cependant, malgré les interpellations répétées des populations concernées, ni l’entreprise, ni le gouvernement n’ont jugé utile de répondre. Aujourd’hui, en toute illégalité, la société PH Travaux Publics aurait déjà entrepris des travaux de terrassement, sans consultation publique préalable ni concertation avec les occupants des parcelles. Pire encore, elle procéderait clandestinement à la vente de ces parcelles au prix de 2.500.000 F pour une superficie de 500 m².
Ces agissements, qui s’apparentent à un abus de pouvoir, suscitent une vive indignation. Il est également important de souligner que plusieurs compatriotes impactés par ce projet ont, depuis des années, investi dans ces terrains. Ces investissements se trouvent aujourd’hui menacés de destruction, apparemment avec la complicité du ministère de l’Habitat.
D’ailleurs, face à ces comportements qui rappellent les heures sombres de l’ancien régime où les Gabonais étaient expropriés sans ménagement, les populations ont exprimé leur volonté de saisir les juridictions compétentes pour défendre leurs droits.