Gabon : les chefs d’établissements scolaires au four et au moulin

Au Gabon le déficit d’enseignants est alarmant et surtout dans les structures scolaires de l’intérieur du pays. Face à ce défi majeur, les chefs d’établissements n’ont d’autre choix que d’apporter leur soutien aux enseignants se retrouvant au four et au moulin.

En dépit des 1000 postes budgétaires dont le Général Oligui Nguema a doté le corps enseignant, la problématique du manque d’enseignants reste entière. Dans de nombreux établissements scolaires, les responsables sont contraints de prêter main-forte aux enseignants pour faire face à la difficulté. 

Du bureau à la craie 

Les chefs d’établissements scolaires se trouvent souvent au four et au moulin. En effet, ils jonglent entre les responsabilités pédagogiques et administratives. Une polyvalence qui  témoigne de leur volonté de garantir le bon fonctionnement des écoles dont ils ont la charge.  « Lorsqu’il y a un manquement, nous sommes capables de pallier la difficulté en nous investissant personnellement dans les salles de classe » a indiqué Armel Ibinga Mikala, Directeur de l’école publique de Petit Paris 3 sis à Lambaréné dans le Moyen-Ogooué.

Même réalité à l’école publique de Yéné dans la province du Haut-Ogooué, où des enseignants de pré-primaire sont obligés de prêter main forte à ceux du primaire en sous-effectif.  « En dehors de moi et un autre enseignant, je n’ai dans cette école que des enseignants de pré-primaire que j’ai dû redéployer dans les classes de 1ère, 2ème et 3ème années » a indiqué Herlance Eyang Djouba, directrice de l’établissement. 

Face à cette situation déplorable, ces compatriotes interpellent le ministre de l’Education nationale sur la nécessité de déployer urgemment des enseignants à l’intérieur du pays. Rappelons qu’au regard de l’urgence exprimée par les apprenants, parents et enseignants, ledit département ministériel envisage d’expérimenter des contrats d’apprentissage pour les élèves enseignants qui viennent d’intégrer l’ENI et l’ENS.