Nécrologie : décès de Catherine Mba à l’âge de 107 ans !
Dans la douceur nocturne du dimanche 9 au lundi 10 novembre 2025, le Gabon a perdu l’une de ses figures les plus emblématiques et les plus discrètes en la personne de Catherine Mba, dernière épouse de feu Léon Mba, le premier président de la République gabonaise. À l’âge vénérable de 107 ans, elle s’est éteinte paisiblement, emportant avec elle un siècle de souvenirs, de secrets d’État et de sagesse qui ont marqué les premiers pas de la nation indépendante.
Née le 15 mai 1918 à Libreville, sous le soleil ardent de la côte atlantique, Catherine Moret, de son nom de jeune fille, appartenait à l’ethnie Omyènè, issue du prestigieux clan Agwekonwa-Abandja. Fille unique d’Élisabeth Nguessono, la défunte grandit dans une Gabon encore colonial, où les vents de la liberté commençaient à souffler. Mariée à Léon Mba, ce géant de l’histoire nationale qui mena le pays à l’indépendance en 1960, elle devint la Première dame d’un Gabon naissant.
Catherine Mba, mère de famille et de la patrie !
Mère de 4 enfants, Catherine Mba choisit la discrétion comme bouclier, préférant l’ombre des palais aux feux des projecteurs. Pourtant, derrière ce voile de modestie, cette dernière fut une témoin privilégiée des balbutiements de la République. Des négociations fiévreuses pour l’indépendance aux joies simples d’une nation qui apprenait à marcher seule. À 107 ans, elle incarnait plus qu’une survivante d’une époque révolue ; elle était la mémoire vivante du Gabon. Une gardienne des traditions, un pont fragile entre les anciens et les jeunes générations.
Ses valeurs, loyauté indéfectible, foi profonde, modestie exemplaire et amour inaltérable pour la patrie, résonnent comme un écho nostalgique dans un pays en pleine mutation. On se souvient d’elle comme d’une femme empreinte de dignité, dont le sourire serein masquait les tourments d’une vie rythmée par les aléas du pouvoir. Sa dernière apparition publique, le 17 août 2024, lors du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance, reste gravée dans les cœurs. Ce jour-là, sous les acclamations émues de la foule, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, lui remit la Grand-Croix de l’Ordre national du mérite gabonais.
Une distinction suprême, remise en reconnaissance de son rôle exceptionnel et de son parcours hors du commun. Assise avec grâce, malgré ses ans, elle rayonnait d’une élégance intemporelle, rappelant à tous que l’histoire du Gabon ne s’écrit pas seulement dans les livres, mais dans les vies comme la sienne. Aujourd’hui, le Gabon pleure une mère de la nation. Catherine Mba laisse derrière elle un héritage immaterial. Celui d’une femme qui, par sa seule présence, a su transmettre l’âme d’un peuple. Vous avez traversé un siècle comme une brise légère.








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