Ndong Sima : « la sortie de Moundounga est à son image : superficielle, opportuniste et vénale »

C’est une réponse du berger à la bergère manifestement bien réglée et taillée au costume du vice-président de la République, Séraphin Moundounga. En effet, dans une diatribe comme rarement vue dans la vie politique gabonaise, Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre et président de l’Alliance patriotique (AP), a, au cours d’une déclaration de presse organisée ce 3 octobre 2025, eu des mots particulièrement durs à l’encontre de la deuxième autorité du pays. Une sortie en réaction directe aux accusations de tribalisme portées contre lui et son parti.
Pour l’ancien chef du gouvernement, les attaques de Moundounga sont infondées et malveillantes « Selon lui, l’Alliance patriotique est un parti tribal. Or notre parti a présenté des candidats dans six provinces : l’Estuaire, la Nyanga, l’Ogooué-Ivindo, l’Ogooué-Lolo, l’Ogooué-Maritime et le Woleu-Ntem, soit un total de 20 candidats aux législatives et 16 listes aux locales », a détaillé Ndong Sima. Il a ajouté que « ce nombre aurait pu être plus élevé, mais certains de nos candidats ont été étrangement recalés ». Pour appuyer ses propos, il a rappelé ses déplacements de terrain pour soutenir les candidats investis par son parti. « Je me suis rendu le 18 septembre à Lastourville, le 20 à Port-Gentil, le 22 à Bitam, le 23 à Mitzic et Medouneu, et le 26 à Minvoul, après avoir participé à un meeting de clôture à Oyem », a-t-il martelé.
« Un discours pitoyable et mensonger »
À travers ce rappel factuel, Ndong Sima estime que les accusations du vice-président relèvent soit d’une méconnaissance inquiétante, soit d’une manipulation volontaire. « On peut dire que Séraphin Moundounga s’est trompé dans la prise d’informations, ou bien il a délibérément voulu nous confiner à une dimension tribale. Dans le premier cas, il s’agirait d’une erreur due à la faiblesse de son équipe de communication, signe d’une légèreté regrettable. Dans le second cas, nous serions en face d’un pitoyable mensonge », a-t-il tranché. Pour lui, cette sortie traduit une personnalité « superficielle, opportuniste, dans cette logique vénale qui est faite pour plaire au détenteur du pouvoir sur un sujet qu’il a, comme à son habitude, mal compris et mal maîtrisé ».
Allant plus loin, le président de l’Alliance patriotique a dénoncé une attitude « obsédée par la célébrité » et marquée par le « complexe d’Hérostrate ». « Après avoir été appelé à une haute fonction de l’État, on l’aurait cru assagi, mais c’était sans compter sur son naturel, revenu au galop », a-t-il regretté. Rappelant qu’il a toujours veillé à la diversité nationale dans la composition de ses équipes, Ndong Sima estime que « les accusations de tribalisme portées par le vice-président sont tout simplement nauséabondes et le pays n’a pas besoin de cela ». Selon Raymond Ndong Sima, la priorité reste d’élever le débat public et de protéger la cohésion nationale.
GMT TV