Ndong Sima : « J’étais en 1ère ligne en 2023 lorsque Moundounga se prélassait dans le monde »

Raymond Ndong Sima avait promis au vice-président de la République, Séraphin Moundounga, une réponse ordonnée après son « dérapage » lundi, accusant l’ancien Premier ministre d’avoir investi des candidats uniquement dans sa province natale du Woleu-Ntem. Ce 3 octobre 2025, le président de l’Alliance patriotique (AP) a donc tenu promesse en fustigeant une sortie jugée « hasardeuse » du vice-président.
L’ancien chef du gouvernement a tenu à rappeler son rôle lors des événements politiques de 2023 « J’étais en première ligne en juillet-août 2023 et j’étais décidé à obtenir le changement. Je n’ai pas hésité à me retirer sans la moindre contrepartie pour mes dépenses de campagne et de pré-campagne, alors même que celui qui se monte le col désormais se prélassait je ne sais où dans le monde, et d’ailleurs avec quel argent », a-t-il lancé. Avant d’ajouter « Oui ! vous m’avez vu sur le terrain, pousser des coups de gueule, affronter la rue, parcourir le pays tout entier lorsque Ali Bongo commandait encore le pays. Mais pendant ce temps, où était Moundounga ? »
Une mise au point nécessaire
Raymond Ndong Sima a insisté sur le contraste entre son engagement et l’attitude de son désormais contradicteur « Il se la coulait douce. Pensez-vous que moi aussi je ne pouvais pas me payer un billet pour aller me cacher quelque part avec ma famille ? Pourtant je suis resté, à mes risques et périls », a-t-il affirmé. Pour l’ancien Premier ministre, les sacrifices consentis ne peuvent être balayés d’un revers de main. « Ai-je donc pris tant de risques et consenti à tant de sacrifices pour revenir à ça ? Et tous les autres Gabonais engagés dans la lutte pour le changement ne l’ont-ils fait que pour assister à ce scénario ? », s’est-il interrogé avec gravité.
Au-delà de sa réplique cinglante à Moundounga, Ndong Sima a tenu à replacer son discours dans un cadre plus large, celui de la défense des principes « Mon texte est républicain et conforme à mon idée de la rectitude citoyenne. Il interpelle le président que nous venons d’élire pour qu’il ne s’accommode pas d’une forfaiture qui ternirait nécessairement son septennat », a-t-il expliqué. L’ancien Premier ministre s’est ainsi interrogé « La fraude électorale, inacceptable hier, le serait-elle devenue aujourd’hui ? » Avant de conclure « Le dire, ce n’est pas s’inscrire dans l’opposition. C’est rester loyal envers les principes et les valeurs au nom desquels hier nous avons battu le pavé, parcouru le pays et œuvré pour le changement ».
GMT TV