Ndong Sima: «Adieux à Maitre Méré»
Il s’en est allé comme nous nous en irons tous un jour.
Le désaccord politique ne peut pas tout expliquer, tout excuser, tout justifier. Nous avons encore nos us et nos coutumes. On doit marquer une pause et accorder un ultime respect à celui qui a été là avec nous, parmi nous.
C’est une mauvaise pratique qui tend à s’enraciner avec le durcissement des relations politiques entre les uns et les autres. On l’avait déjà observé à la mort de Pierre Claver Zeng. Certains avaient fait de la protestation de ses fans une affaire du Woleu-Ntem. Or il appartenait à tout le Gabon.
Et bis repetita avec la mort de Maitre Méré. Il avait ses convictions, ce n’est pas pour autant qu’il n’était plus notre camarade, notre collègue, notre compatriote.
Ces interdictions des espaces où un dernier hommage pourrait être rendu jettent de l’huile sur le feu. Elles n’oeuvrent pas à l’apaisement. Elles ne préparent pas les rapprochements, elles contribuent à préparer l’affrontement.
Merci à ceux qui lui ont rendu un dernier hommage, à ses confrères, avocats qui lui ont témoigné une ultime sympathie.
Raymond Ndong Sima