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Ndjolé : Portrait d’une commune en grande détresse

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La situation géographique de la ville de Ndjolé fait d’elle un lieu stratégique pour le commerce et la circulation des personnes et des biens. Conscients de son importance, nombreux sont les voyageurs et les locaux qui se demandent ceci : « Pourquoi Ndjolé est-elle en si mauvais état ? ». Je vais vous répondre dans cette tribune.

Déjà avant d’arrivée dans la commune de Ndjolé en venant de Bifoun, la Mairie a eu l’ingénieuse idée de créer une décharge municipale le long de la route nationale 1, en pleine forêt équatoriale.  Quand on passe par là, on y voit les ordures jonchées les abords du tronçon routier en guise de « bienvenue » aux milliers de voyageurs qui traversent notre commune chaque jour. 

Alors que notre pays est engagé dans la préservation de l’environnement, La mairie de Ndjolé s’engage quant à elle à la détruire en créant une décharge sauvage d’ordures ménagères en pleine forêt. Vous comprenez d’entrer de jeu à qui nous avons à faire.

Suivons notre trajet et arrêtons-nous un instant au marché de Ndjolé. C’est le cœur battant de la commune, le lieu par excellence où les natifs font leurs courses et où les voyageurs s’arrêtent pour se ravitailler en carburant, nourriture ou pour se rafraîchir. Une fois qu’on sait que c’est un lieu très important pour l’économie locale et qu’on regarde ensuite son état, on est en droit de se demander où va donc l’argent de la Mairie. 

En effet, je reste stupéfait de l’état de délabrement avancé du marché municipale et de l’insalubrité qui y règne. Prenons le cas de l’endroit dit « Le trou ». Le nom en lui-même évoque déjà le fait qu’il s’agisse d’un lieu défavorisé, abandonné. Oui, abandonné par la mairie qui n’en prend absolument pas soin. On y urine partout, les ordures et les déchets sont jetés par-ci par-là à même le sol. Aucun agent municipal dans les parages pour maintenir l’ordre et la propreté des lieux sachant que des milliers de personnes y vont chaque jour pour manger et boire. 

En tolérant que le « Trou » soit dans cet état, la Mairie expose les populations de Ndjolé ainsi que les voyageurs à des risques graves de maladies et d’infections ce qui serait une importante entrave à son rôle, c’est-à-dire celui de protéger et de servir les populations.  

Le « Trou » n’est pas un accident, une malfaçon. Ce n’est pas un simple oubli ou un manque de moyens. Non. L’état de ce lieu est le symbole parfait, l’incarnation brute de l’échec total de ceux qui nous gouvernent. C’est le monument érigé de leur incompétence. Comment, en effet, qualifier autrement l’incapacité absolue à accomplir la mission la plus élémentaire d’une municipalité : assurer la salubrité et la dignité des lieux de vie. Gérer un espace public, c’est la base de la municipalité.

En 2024 le président Oligui avait octroyé une enveloppe de 1,3 milliard pour la réhabilitation des voiries urbaines de la commune de Ndjolé. Aujourd’hui où en sommes-nous  quand on sait que les 9 quartiers de Ndjolé connaissent de grandes difficultés ?

Alors que la Mairie ferme les yeux, bien qu’elle n’en soit qu’à quelques pas, le quartier Nyankoghbône est difficile d’accès à cause d’une érosion des sols qui éventre ses entrées et par une jungle urbaine que les autorités laissent pousser en toute indifférence. Un abandon si criant qu’au quartier Kilomètre 1, à l’entrée même du Lycée, les herbes folles ont eu le temps de se transformer en arbres, monuments vivants de la négligence municipale. 

J’ai en revanche constaté, qu’une partie du quartier Bingoma avait connu une réhabilitation de ses routes ainsi qu’une partie du quartier Missanga dont une décharge sauvage d’ordures se crée également au carrefour l’église dans l’indifférence municipale.

Sur un tout autre aspect, j’ai constaté  au fil des années que les différents maires qui sont passés à la tête de la commune ont vraisemblablement cru que leur rôle se limitait à ramasser les ordures, prélever les taxes et signer des actes. Or un rôle tout aussi important les a souvent échappés à savoir celui de protéger la jeunesse, celle-là qui aujourd’hui sombre sous les fléaux tels la drogue, l’alcool, la violence, les grossesses précoces et l’abandon des études pour l’orpaillage clandestin. Cette hémorragie silencieuse qui est la pire des catastrophes à Ndjolé devrait, en principe, mobiliser les autorités municipales à travers des arrêtés municipaux qui protègent la jeunesse de ces fléaux dans la commune. Malheureusement il n’en est rien. 

La liste des maux qui rongent la commune de Ndjolé est trop longue pour être dressée ici. Mais un diagnostic, lui, est sans appel : cette détresse est le chef-d’œuvre d’une classe dirigeante déliquescente, qui a troqué le bien commun contre ses calculs égoïstes et ses petites ambitions.

Le prochain scrutin du 27 septembre n’est pas une élection, c’est une opération de survie. Avant de choisir qui dirigera la commune de Ndjolé pour les cinq prochaines années, chaque ndjoléen et ndjoléenne devra se poser une question : « Est-ce que ma vie s’est améliorée ces cinq dernières années ? »

A bon entendeur, salut.

Barack Nyare Mba, 

Fondateur du mouvement citoyen Ndjolé Debout.

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