Ndendé: le proviseur du Lycée Paul Marie Yembit interdit aux grévistes d’accéder à l’établissement
Les directives peu orthodoxes données par le William Johnson Awandjo conseiller technique du ministre de l’Education nationale le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda, n’ont pas tardé à être mises en pratique par les chefs d’établissements. C’est notamment le cas au Lycée public Paul-Marie Yembit de Ndendé dans le département de la Dola où le proviseur Jules Alphonse Moussodou a ordonné, le mardi 7 décembre dernier, l’interdiction d’accès à tous enseignants grévistes.
Alors que les tensions tendent à s’attendrir avec un gouvernement qui s’est dit ouvert au dialogue social, le ministre de tutelle a préféré miser sur l’intimidation en annonçant un ensemble de sanctions disciplinaires à l’encontre des enseignants syndiqués qui obéissent au mot d’ordre de la coalition Sena-Conasysed. Au nombre de ces mesures, la directrice donnée à l’ensemble des responsables d’établissements primaires et secondaires sur la tenue des assemblées générales des agents syndiqués voire des rassemblements.
Il n’en fallait pas plus pour que le proviseur du Lycée public Paul-Marie Yembit en fasse une affaire personnelle. « Suite au communiqué du ministère de l’Education nationale, en date du 06/12/2021, relativement au mouvement d’humeur dans les établissements, les enseignants grévistes ne sont plus autorisés à tenir leur piquet de grève au sein de l’établissement », a fait savoir Jules Alphonse Moussodou. Ce dernier a d’ores et déjà intimé l’ordre aux surveillants de veiller à l’application stricte de cette mesure.
Une attitude assez incompréhensible tant ce dernier semble ignorer le fond du problème et les textes en vigueur en République gabonaise qui légitiment le droit de grève. En interdisant d’accès les enseignants grévistes, Jules Alphonse Moussodou se fait hors la loi. Augustin Hippone ne rappelle-t-il pas que « à une loi injuste, nul n’est tenu d’obéir » ? Dans ce cas de figure, le proviseur met en pratique une restriction des libertés des enseignants qui ne peuvent observer leur grève que dans le lieu où ils exercent. Pour leur part, les grévistes entendent poursuivre leur grève en bonne et due forme.