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Naufrage de l’Esther Miracle: Bilie-By-Nze désavoue Brice Paillat sur la seule responsabilité de Royal Cost

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C’est la confusion qui règne ces derniers jours depuis la survenance du naufrage du navire Esther Miracle de la compagnie de navigation Royal Cost Marine. Et pour cause, alors qu’à la suite d’une réunion avec cette entreprise le ministre des Transports Brice Paillat avait clairement tenu à décliner la responsabilité du gouvernement dans ce drame, le chef du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze a, lors d’un déplacement au port-môle pour manifester son soutien aux familles des victimes, tenu à rassurer sur l’engagement des pouvoirs publics à prendre toutes ses responsabilités. 

Vent de panique ou véritable cacophonie au sein du gouvernement? C’est la question qu’on pourrait se poser à la suite des déclarations quelque peu divergentes entre le ministre en charge des Transports et le premier ministre après le drame dont le bilan provisoire fait état de 6 corps repêchés et 31 personnes toujours portées disparues. Une situation pour le moins confuse alors que l’opinion se fait de plus en plus pressante sur les responsabilités des uns et des autres. 

En effet, lors d’une séance de travail qui s’est tenue le vendredi 10 mars 2023 entre le ministre des Transports et les responsables de l’armateur Royal Cost Marine a clairement exclu l’idée que l’Etat avait une part de responsabilité dans ce drame. « Il faut bien que les choses soient entendues comme telles. Royal cost, qui est l’armateur donc l’opérateur économique, est la société ou la personne morale qui a des obligations à l’égard des victimes de cet accident malheureux », a déclaré Brice Paillat. 

Une position pour le moins ambiguë lorsqu’on sait que l’exploitation d’un bâtiment est subordonnée par l’obtention de documents afférant à la navigation par l’autorité administrative qui n’est autre que le ministère des Transports. Selon les dispositions de l’article 34 du Règlement n°08/12-UEAC-088-CM-23 portant adoption du Code communautaire de la Marine Marchande « Les navires pratiquant la navigation maritime de commerce, de pêche ou de plaisance sont astreints à la possession d’un titre de navigation maritime délivré par l’administration de la marine marchande ». 

Mais ce titre de navigation est subordonné préalablement par l’obtention d’un certificat de jauge conforme aux prescriptions de la Convention de Londres de 1969 sur le jaugeage des navires. Sauf que pour de nombreux observateurs le navire s’il disposait de l’ensemble des documents administratifs, son niveau de vétusté, après une trentaine d’années d’exploitation, pourrait laisser croire que son inspection aurait été bâclée. Toute chose qui mettrait à l’index la responsabilité de l’administration des Transports.

 
Une position confortée d’ailleurs par les propos du chef du gouvernement qui a littéralement désavoué son ministre des Transports Brice Paillat en n’excluant pas une responsabilité partagée. « Nous prendrons notre part de responsabilité, l’opérateur prendra sa part. Mais le temps viendra où des réponses doivent être apportées aux questions légitimes que se pose l’opinion. Des questions quant à la qualité du bateau; des questions quant aux différents certificats, des questions quant aux conditions de navigabilité plusieurs autres questions notamment les écarts constatés entre le manifeste et la réalité sur le terrain », a indiqué Alain-Claude Bilie-By-Nze.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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