Moulengui Boukossou : «Les législatives de septembre sont un cafouillage organisé»

À un mois des élections législatives et locales du 27 septembre 2025, la Coalition pour la nouvelle République (CNR), par la voix de son président, le professeur Vincent Moulengui Boukossou, tire la sonnette d’alarme. Elle dénonce une organisation « chaotique » des scrutins et alerte sur des dérives qui fragiliseraient la crédibilité du processus électoral.
Un processus électoral jugé « chaotique ». Réunie le lundi 25 août à Libreville, la CNR a accusé le gouvernement d’avoir transformé la préparation des élections en un « cafouillage organisé ». S’exprimant devant la presse, Vincent Moulengui Boukossou a pointé du doigt la disparition de dossiers de candidatures, citant notamment les cas d’Innocent Bemvome Be Nze, de Jean Remy Yama à Libreville et d’Ikabanga à Koulamoutou.
« Ces manœuvres traduisent une volonté délibérée de décourager les Gabonais politiquement conscients d’accomplir sereinement leurs devoirs civiques », a fustigé le leader de la CNR, qui dénonce également un calendrier électoral précipité et « une incompétence manifeste » des organisateurs.
Des critiques contre la CNOCER et l’UDB
Le groupe politique a par ailleurs dénoncé le fonctionnement erratique des commissions locales, certaines ayant « déserté leurs lieux d’exercice » au soir du dépôt des candidatures, compliquant la gestion du contentieux électoral. La CNR s’insurge aussi contre le délai jugé trop court de 72 heures pour introduire des réclamations, ainsi que contre la publication partielle des listes, limitée aux têtes de liste et occultant les colistiers.
Autre grief soulevé : la légalisation en un temps record de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti du président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui aurait obtenu son récépissé en « seulement 30 jours », alors que la procédure réglementaire s’étend généralement sur plusieurs années. Pour le Pr Moulengui Boukossou, cette célérité soulève de « sérieuses interrogations sur la régularité du processus ».
« Sentinelle de la République »
Se présentant comme une « sentinelle de la République », la CNR estime que ces dysfonctionnements constituent une « flagrante violation des règles normales de fonctionnement des institutions républicaines ». La coalition fustige la persistance de pratiques héritées de l’ancien régime, qui, selon elle, sapent les efforts de restauration démocratique promis après la transition.
Quant au communiqué présidentiel évoquant les difficultés électorales, la CNR juge qu’il « ne suffit pas à rassurer, tant l’empreinte de la ruse en émane ». Le professeur Moulengui Boukossou appelle les autorités à « corriger le chemin que prend notre pays en matière de gestion démocratique » pour préserver la paix et la stabilité.
En dénonçant une organisation électorale entachée de flous et d’incohérences, la CNR place le débat sur le terrain de la transparence et de la crédibilité, à quelques semaines d’un scrutin crucial pour l’avenir institutionnel du Gabon.
GMT TV