Mouila : un ancien OPJ condamné à 20 ans de prison pour viol sur mineur

Ancien capitaine de gendarmerie, Jean-Jacques Lieutenant, 63 ans, a été condamné par la Cour criminelle de Mouila à 20 ans de réclusion criminelle, dont 10 avec sursis, pour le viol d’une mineure de 17 ans. Un dossier sensible qui interroge sur la protection réelle des enfants face à ceux qui connaissent et détournent la loi.
L’audience, tenue sans la partie civile, a mis en lumière un cas troublant impliquant un ancien officier de police judiciaire (OPJ). Accusé d’avoir abusé sexuellement d’une adolescente dans des circonstances glaçantes, Jean-Jacques Lieutenant, figure bien connue localement, a vu sa responsabilité pénale retenue, malgré les tentatives de rétractation de la victime et de ses parents.
Une adolescente piégée sous couvert de confiance
Les faits remontent au 27 février 2022. Ce jour-là, Jean-Jacques Lieutenant sollicite une jeune voisine, J.L.B.M., âgée de 17 ans, pour l’aider à préparer un repas. Avec l’accord de sa mère, l’adolescente se rend au domicile de celui qu’on appelait familièrement « Papy ». Après le repas, il lui demande de faire son lit. C’est à ce moment qu’il la suit dans la chambre et la viole.
Pour tenter d’acheter son silence, il lui remet 2 000 francs CFA et un téléphone portable. Traumatisée, l’adolescente se confie à ses parents qui saisissent aussitôt les autorités. Les examens médicaux pratiqués confirmeront les soupçons d’agression sexuelle.
La justice face à un ancien gendarme expérimenté
À la barre, le Ministère public, représenté par le substitut Félix Minko Nkoundi, a insisté sur la gravité des faits, d’autant plus choquants qu’ils ont été commis par un ancien officier formé au respect de la loi. « Nous jugeons un ancien OPJ, qui connaît parfaitement le droit », a souligné le parquet.
De son côté, la défense, assurée par Me François Meyé, a qualifié le procès d’atypique « en raison des fonctions passées de l’accusé, de sa notoriété locale et de son statut de père de plusieurs dizaines d’enfants ». Me Meyé a plaidé les circonstances atténuantes, insistant sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un inceste au sens biologique, mais d’une proximité clanique.
Un verdict entre sanction et indulgence
Malgré le retrait de la plainte par les parents de la victime, la Cour a reconnu la culpabilité de Jean-Jacques Lieutenant. Elle l’a condamné à 20 ans de prison, dont 10 assortis du sursis, et à un million de francs CFA d’amende. Une peine qui suscite le débat sur la sévérité réelle des sanctions infligées aux personnalités bénéficiant d’un capital social et judiciaire.
Cette affaire relance la question de l’impunité potentielle des anciens agents de l’ordre et souligne, une fois encore, la vulnérabilité persistante des mineures dans certains environnements où l’autorité devient prédatrice.
GMT TV