Mouila : Gildas Bivouli soutenu au second tour par les « mêmes » d’avant face à l’UDB ?

À quelques heures du second tour des élections législatives et locales du 11 octobre, une image fait le tour de la toile et interpelle l’électorat du 2ème arrondissement de Mouila. On y voit Gildas Bivouli Bivouli, candidat arrivé en deuxième position au premier tour, en conclave quasiment avec Pierre-Claver Maganga Moussavou du PSD, Jean-Norbert Diramba et Bienvenu Mabika, tous deux du PDG. Des personnalités qui seraient incompatibles avec sa vision du nouveau Gabon.

Une image parle souvent plus que des maux. Le cliché devenu viral sur la toile contraste singulièrement avec le discours tenu par Gildas Bivouli Bivouli tout au long de sa campagne. « On ne veut plus les mêmes » : un slogan mis à mal par les images. Depuis des semaines, le candidat se présente comme l’incarnation du renouveau, la rupture avec une classe politique qu’il juge responsable des blocages passés. Selon ses propres termes, l’UDB, parti du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, ne serait qu’une émanation de l’ancien système, un héritier déguisé du PDG.

L’art de se saborder ou victime inconsciente du caciquat ?

Serait-ce un retour à la maison du parti de masse pour le jeune leader de Mouila ? La question à tout son sens tant les archives rappellent un parcours dans cette formation de Gildas Bivouli Bivouli qui fut un mobilisateur actif du PDG. Aujourd’hui, alors qu’il se présente en pourfendeur de ce même système, il apparaît main dans la main avec ceux qu’il prétend combattre. Un retournement qui ne manque pas d’interroger. Et ce, à quelques 72 heures du choix des électeurs. Qui sont les soutiens donc les nouveaux soutiens de Charment ?

Dans l’ombre de cette alliance inattendue mais qui reste à confirme, une question émerge. Quel intérêt pousserait des figures de premier plan du premier arrondissement à soutenir un candidat du deuxième arrondissement, si ce n’est celui de constituer un front commun contre le parti présidentiel UDB ? Cette photographie, diffusée largement sur les réseaux sociaux, pourrait bien apporter un élément de réponse aux nombreuses spéculations autour du candidat. Le retour du fils prodigue ou une manipulation dont il a été l’objet passif. 

Les commentaires vont dans tous les sens à Mouila et même à Libreville via les réseaux sociaux. « Beaucoup ici se demandent qui se cache derrière les affiches, les tee-shirts et les meetings de Bivouli. Cette image parle d’elle-même », confie un observateur politique local sous couvert d’anonymat. Ses soutiens de longues dates dénoncent une cabale. Pourtant nul ne peut faire une lecture autre qu’une hypothétique alliance avec l’adversaire. Car disons-le, cette photographie met à mal sa cohérence et pourrait fragiliser la sincérité de son projet. 

Petite rhétorique !

Comment prétendre incarner le changement tout en s’alliant avec ceux qui ont incarné le pouvoir durant des décennies en mettant le pays plus bas que terre ? Serait-il prêt, pour décrocher un siège de député, à pactiser avec ceux qu’il dénonce dans ses meetings ? Les électeurs du 2ème arrondissement, qui croyaient peut-être à une nouvelle offre politique, sont aujourd’hui en droit de s’interroger. Le « renouveau » tant promis ne serait-il qu’un recyclage de l’ancien, sous un nouveau label ? Les législatives 2025 créent assurément des surprises. À quelques jours du scrutin, la balle est dans le camp des décideurs. Le 11 octobre prochain promet. Nous y reviendrons !