Mouila : 30 ans de prison pour viol et transmission du VIH/Sida

La Cour criminelle de Mouila a condamné, le 13 août 2025, Michel Bongo à 30 ans de réclusion criminelle, dont trois avec sursis, pour viol et contamination au VIH/Sida sur une femme vulnérable, rapporte le quotidien L’Union. L’homme devra également verser 10 millions de FCFA à la partie civile.
Les faits remontent au 22 juillet 2020 à Lébamba. Ce jour-là, aux alentours de 15 heures, Michel Bongo invite, par gestes, F.F.M.M., une femme déficiente auditive et orale, à le suivre jusqu’à l’épicerie du quartier. L’homme l’entraîne ensuite dans un bâtiment abandonné du lycée agricole, où il abuse sexuellement d’elle.
À l’issue de l’agression, la victime tente de solliciter une somme d’argent, comme elle l’aurait déjà fait par le passé. Mais l’homme, affirmant ne pas disposer de liquidités, s’emporte. Une altercation éclate avant que chacun ne regagne son domicile.
Une victime vulnérable et un agresseur séropositif
De retour chez elle, la fille de la victime constate des traces de violences physiques sur sa mère. Alertée, elle parvient à comprendre, grâce aux gestes de cette dernière, qu’elle vient d’être violée. Interrogé, Michel Bongo admet l’existence de relations sexuelles sur plusieurs mois, mais affirme qu’elles étaient consenties et protégées par préservatif, compte tenu de sa séropositivité.
Une version démentie par la victime, qui soutient n’avoir jamais consenti à ces rapports et accuse son agresseur d’avoir profité de sa vulnérabilité. L’enquête, menée par la gendarmerie, met en évidence la contamination au VIH/Sida, diagnostiquée chez la victime quelques mois après les faits.
Un verdict exemplaire
À l’audience, le parquet général a rappelé que la transmission volontaire d’une maladie incurable constitue une circonstance aggravante. Le ministère public a requis la peine maximale, soulignant la gravité du préjudice physique et psychologique subi par la victime.
Suivant ces réquisitions, la Cour a condamné Michel Bongo à 30 ans de réclusion criminelle, dont trois avec sursis, assortis d’une amende de 500 000 FCFA. L’accusé devra également verser 10 millions de FCFA de dommages et intérêts à la victime.
Une décision qui envoie, selon les magistrats, un signal fort dans la lutte contre les violences sexuelles et la protection des personnes vulnérables.
GMT TV