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Ministère de la Fonction publique : 7 milliards de dépenses en personnel pour des absentéistes notoires

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La sortie musclée du président Brice Clotaire Oligui Nguema au ministère de la Fonction publique, le 15 décembre 2025 traduit sa volonté d’aligner les dépenses budgétaires à la performance effective des agents. Plus  de 7 milliards de FCFA prévus en 2026 pour le paiement des salaires de ce département ministériel. Devant un tel engagement, le chef de l’Etat attend des résultats concrets.

La descente surprise du président de la République au ministère de la Fonction publique a agi comme un électrochoc. Face à des responsables visiblement pris de court, Brice Clotaire Oligui Nguema a dénoncé une administration plombée par l’absentéisme chronique. Pour le chef de l’État, cette situation n’est plus compatible avec les ambitions de redressement et de modernisation de l’État. « On ne peut plus continuer comme ça », a-t-il martelé, exigeant des rapports précis au Secrétaire général et des sanctions allant jusqu’au licenciement.

Une masse salariale sans rendement

Au cœur de la critique présidentielle, la question de la performance administrative. Dans un pays confronté à des attentes sociales fortes, voir une part significative du budget absorbée par des agents absents apparaît comme une aberration. Le président a clairement posé l’équation : mieux vaut une administration réduite mais productive qu’un effectif pléthorique sans impact réel sur le service public. « S’il n’y a que 60 ou 100 agents qui travaillent réellement, on gardera ces 60 ou ces 100 », a-t-il lancé, assumant une approche de rupture. Cette déclaration marque un tournant dans le discours officiel.

Loin de se limiter à une logique punitive, Brice Clotaire Oligui Nguema a également esquissé une vision de renouvellement. Les postes libérés par d’éventuels licenciements devraient, selon lui, bénéficier à de jeunes Gabonais diplômés, formés au numérique et à la digitalisation des procédures administratives.

Le président de la République, chef du gouvernemernt et donc premier fonctionnaire de la Nation, a fustigé l’archaïsme de certaines pratiques, évoquant des dossiers de concours entassés dans des cartons, non numérisés, exposés à la perte ou à la manipulation. Pour lui, l’absentéisme et la lenteur administrative vont de pair avec le refus de moderniser l’État.

Cette posture du président de la République s’inscrit dans une logique de performance, de redevabilité et de justice sociale, alors que de nombreux jeunes diplômés peinent à accéder à l’emploi public. Reste désormais à savoir si cette fermeté se traduira par des actes concrets et mesurables. 

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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