Mbigou : 2 ans de travaux et seulement 400m de pavés posés sur 1500m
Mbigou, chef-lieu du département de la Boumi-Louetsi, situé dans la province de la Ngounié. Une ville où vivent quelques milliers de Gabonais mais dont les infrastructures publiques peinent à émerger malgré la bouffée d’oxygène apportée dans le pays par le CTRI. En effet, la seule voie en cours de pavage peine à être achevée alors que le projet date d’il y a deux ans.
Les derniers travaux des voiries publiques de la ville de Mbigou datent de la dernière moitié du 20e siècle. Il y a deux ans, le ministère des Travaux publics a entrepris le pavage du linéaire Conseil départemental – Pont de la Boumi, long de 1,5 kilomètre sans que celui-ci ne soit arrivé à achèvement. La raison avancée par l’entreprise K.R -BTP en charge des travaux tenait à l’absence de financement. Dès leur arrivée au pouvoir, les militaires ont certes repris les choses en mains, mais de nombreux aléas pourraient compromettre la livraison du chantier.
Seulement 400 mètres linéaires en voie d’achèvement
Bien que le président de la Transition ait effectué une tournée dans la province de la Ngounié, les habitants de Mbigou n’ont pas pu voir le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui s’est arrêté à Ndendé, chef-lieu du département de la Dola. Conséquence de ce manque d’intérêt pour les populations de cette partie du pays, la ville de Mbigou ne connaît aucun chantier d’envergure, comme c’est le cas ailleurs, où des annonces fortes ont été faites. Bien que le CTRI ait donné des instructions fermes à l’entreprise chargée du pavage du kilomètre 5 afin qu’il soit achevé en 5 mois contre 8 initialement prévus, cet objectif semble difficilement atteignable.
« Pour le moment nous sommes au linéaire 460 que nous avons réalisé en un mois et demi », nous a confié le Chef des travaux de l’entreprise K.R – BTP, Mabiala Lucien. Toutefois, l’arrivée prochaine des pluies risque fortement d’entraver l’achèvement du chantier « Tout revient de Libreville, que ce soit le ciment ou le gravier. Ici nous ne pouvons fournir que du sable. Mais là encore c’est compliqué puisque nous entrons dans la saison des pluies et en pareille saison, il devient impossible de sortir du sable. », a-t-il poursuivi non sans pointer un autre facteur, celui lié à l’état de la route Lebamba – Mbigou « Il faut aussi tenir compte de l’état de la route, qui risque fortement d’impacter sur le délai de livraison », a martelé le chef de chantier du pavage de la seule voirie publique actuellement en travaux.
Une population qui ne voit pas les réalisations du CTRI
Les habitants que nous avons interrogés ont perdu tout espoir de voir s’achever les travaux de cet axe. « Le président est venu dans la province il s’est arrêté à Ndendé comme si Mbigou ne comptait pas aux yeux des autorités », a déclaré un riverain avant de poursuivre « avec les pluies qui arrivent je ne sais pas s’ils vont pouvoir finir les travaux », a-t-il poursuivi.
Bien que le chef de chantier n’ait pas voulu l’évoquer, certains riverains nous ont indiqué que l’engin servant à déplacer un certain nombre de matériaux indispensables au chantier est en panne depuis quelques semaines. Quoi qu’il en soit, le constat qui se dégage de manière globale pour toute personne arrivant à Mbigou est celui d’une ville abandonnée, absence de services publics, pas de station essence, toutes les voiries publiques en latérite, bâtiments administratifs vieillissants, bref, les populations de Mbigou cumulent à elles-seules toutes les insuffisances que rencontre le pays.