Marlene Fiocca : «Hier pédégistes, aujourd’hui udbistes […] Ils ont oublié le combat que nous avons mené»

La scène politique gabonaise continue de vibrer au rythme des confrontations verbales à l’approche des élections législatives et locales. Après les propos polémiques tenus par Mays Mouissi, secrétaire général de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), affirmant que « le Président Oligui n’a fondé qu’un seul parti » et appelant les électeurs à « voter contre ceux qui disent le contraire », une voix discordante s’est élevée. Celle de Marlene Malika Fiocca, candidate tête de liste du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) dans le département de la Noya (province de l’Estuaire).
Une mise au point ferme face aux propos de l’UDB. Dans une déclaration empreinte de fermeté, Marlene Fiocca a rappelé la contribution de son parti et de ses alliés historiques au processus de libération nationale. « Ils ont oublié le combat que nous avons mené. Ils ont même oublié que nous avons participé à la victoire du Président le 12 avril. Ils ont oublié que nous étions au cœur de la libération de notre pays, le 30 août 2023… Aujourd’hui, ils nous renient et estiment n’avoir plus besoin de nous. Mais ils oublient une chose : Dieu, Lui, n’oublie rien », a-t-elle affirmé.
Pour la candidate du RPM, réduire la légitimité politique au seul label de l’UDB relève d’un déni historique. Elle a souligné que son parti, conduit par Alexandre Barro Chambrier, s’est battu « pendant plus de dix ans » pour l’alternance démocratique, et que la libération du 30 août 2023 est le fruit d’une lutte collective, et non l’apanage d’un seul camp.
Une dénonciation des « loyautés opportunistes »
Dans un ton plus offensif, Marlene Fiocca a mis en garde contre ce qu’elle qualifie de recyclage politique : « Je me rends compte que la plupart n’étaient que d’anciens mauvais pédégistes dont le seul but était l’octroi de postes. Hier pédégistes, aujourd’hui udbistes… simplement par manque de loyauté. Mais si aujourd’hui tu as trahi, demain tu trahiras encore. »
La candidate de la Noya dit sa conviction que le Président de la République « n’est pas dupe » et qu’il saura reconnaître les véritables artisans du changement. Elle appelle, pour sa part, à une campagne axée sur les idées, la justice sociale et l’unité nationale : « Nous n’allons pas nous attaquer à eux, ni leur rendre la monnaie de leur pièce. Mais nous irons au combat avec nos idées et la tête haute. Nous avons un but : celui de faire du Gabon un pays uni. »
Entre fidélité au combat démocratique et dénonciation des ambitions opportunistes, cette sortie de Marlene Malika Fiocca illustre une fracture croissante entre le RPM et l’UDB, deux forces politiques désormais rivales dans une bataille électorale où la mémoire du 30 août et la légitimité autour du président Oligui Nguema constituent des enjeux centraux.
GMT TV