Marchés publics : Joël Mapangou accuse l’administration de préférer les expatriés aux nationaux

À moins d’un mois des élections législatives et locales, Joël Claincy Mapangou Mapangou, candidat indépendant dans le cinquième arrondissement de Libreville et tête de liste pour le scrutin de septembre 2025, s’attaque frontalement à une pratique qu’il juge contraire aux intérêts nationaux : l’attribution préférentielle des marchés publics à des entreprises étrangères, au détriment de prestataires gabonais qualifiés.
« Nos frères expatriés ne sont responsables de rien ». Pour le candidat, le problème ne vient pas des opérateurs étrangers mais bien de certains hauts responsables administratifs. « Nos frères expatriés ne sont responsables de rien ! Ce sont les responsables de nos administrations qui préfèrent avoir affaire à des expatriés qui leur donneront des rétrocommissions en lieu et place des nationaux », accuse-t-il.
Ce constat soulève une contradiction avec l’article 186 et suivants du Code des marchés publics gabonais, qui prévoit une réserve stratégique de marchés aux PME locales, ainsi que des marges de préférence nationale dans les procédures de passation pour ces établissements de droit Gabonais. Des dispositions qui, selon lui, restent lettre morte face aux intérêts privés de quelques décideurs.
L’exemple des impressions d’examens nationaux
Joël Claincy Mapangou prend un exemple concret pour illustrer son propos : la production des feuilles des examens officiels (CEPE, BEPC et BAC). « C’est un expatrié qui produit les feuilles d’examens, malgré la volonté et la capacité des imprimeurs nationaux de le faire », dénonce-t-il.
Pire encore, certains imprimeurs locaux se voient contraints d’accepter des contrats de sous-traitance auprès des prestataires étrangers retenus, souvent à des tarifs dérisoires et dans des conditions déséquilibrées. Une situation qui, selon lui, mine la compétitivité des entreprises gabonaises et les relègue au rang d’exécutants.
Une responsabilité politique et économique
Pour Joël Claincy Mapangou, la question dépasse la simple passation de marchés : elle touche à la souveraineté économique. « Nous avons les compétences et les outils. Ce qu’il manque, c’est la volonté politique de faire confiance à nos propres acteurs », affirme-t-il.Il appelle à une réforme urgente des procédures, non seulement pour renforcer la préférence nationale prévue par la loi, mais aussi pour instaurer un mécanisme de contrôle effectif afin d’éviter les contournements par rétrocommissions et arrangements opaques.
Un test pour la future majorité
Dans un contexte électoral tendu, cette dénonciation met sous pression les candidats et les partis en lice. Car si les pratiques qu’il dénonce persistent, elles pourraient continuer à priver le pays de recettes fiscales, d’emplois et de dynamisme industriel.Pour l’acteur politique, la commande publique doit devenir un outil de développement national, et non un terrain de rente pour quelques intermédiaires. « Si nous voulons un Gabon fort, commençons par acheter gabonais », conclut-il.
GMT TV