Manganèse : la mise en œuvre de l’interdiction d’exportation au cœur de l’échange entre Comilog et Lubin Ntoutoume

Le jeudi 12 juin dernier le ministre de l’Industrie et de la transformation locale, Lubin Ntoutoume a reçu en audience l’Administrateur directeur général de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), Léod Paul Batolo, ainsi que le Représentant du Groupe Eramet Gabon, André Massard. L’objet de leur discussion était les implications économiques de la décision du gouvernement, prise le 30 mai dernier, concernant l’interdiction d’exporter du manganèse brut à partir du 1er janvier 2029.
Dans un cadre où la transformation locale est devenue un impératif économique, le ministre a réaffirmé l’intention des autorités gabonaises de renforcer le secteur industriel comme un pilier fondamental de création d’emplois, de valeur ajoutée et de souveraineté économique. « Il n’est plus question d’exporter nos richesses sans les transformer. Le Gabon veut désormais maîtriser la chaîne de valeur de son manganèse », a souligné Lubin Ntoutoume.
Cette interdiction de l’exportation de manganèse brut d’ici 2029, annoncée par le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema, a suscité de vives réactions, marquant un tournant dans la politique de souveraineté du pays. Ce changement stratégique occupe une place centrale dans les discussions entre Lubin Ntoutoume et les dirigeants de Comilog.
Déjà des investissements pour la transformation locale
Pour la Comilog, acteur historique et déterminant dans l’exploitation du manganèse à Moanda, cette consigne semble avoir été intégrée avec sérieux. Léod-Paul Batolo a mis en avant l’engagement de l’entreprise à accompagner l’État gabonais dans cette transition structurelle. « Nous avons déjà amorcé des investissements pour renforcer nos capacités de transformation locale. Cette politique gouvernementale nous oblige à accélérer et à innover », a-t-il déclaré.
André Massard, représentant d’Eramet, a salué « une vision responsable et ambitieuse qui s’inscrit dans les tendances mondiales de relocalisation industrielle ». Il a également souligné les efforts collaboratifs pour soutenir les filières avales, particulièrement ceux liés à la métallurgie et aux alliages, secteurs prometteurs pour générer des milliers d’emplois qualifiés dans les années à venir.
L’interdiction d’exporter le manganèse brut sans transformation préalable représente une initiative ambitieuse qui s’appuie sur les besoins en industrialisation du pays. Elle témoigne de la détermination des acteurs économiques à construire un avenir durable pour le Gabon. En consolidant cette transformation locale, le pays ne se contente pas de valoriser ses ressources, mais se positionne également en tant qu’acteur essentiel sur le marché mondial, prêt à faire face aux défis d’une économie en constante évolution.
GMT TV