Mandji : un jeune homme interpellé avec de la drogue dissimulée dans une Bible

À Mandji, dans la province de la Ngounié, un chômeur de 27 ans a été placé en détention préventive après la découverte de stupéfiants dissimulés dans une Bible. Une affaire révélatrice des ravages de la précarité et de l’économie de la drogue chez les jeunes.

L’affaire a de quoi choquer autant qu’interpeller. Le 5 décembre dernier, à Sangala, quartier populaire de la commune de Mandji, les agents de l’Office central antidrogue (Ocad) ont interpellé Vivien Dimitri Goulouba, 27 ans, sans emploi et titulaire du baccalauréat, pour trafic et détention de stupéfiants. Particularité troublante du dossier : une partie de la drogue était dissimulée… dans une Bible.

Une perquisition qui révèle un trafic structuré

Agissant sur la base de renseignements précis, les enquêteurs de l’Ocad ont procédé à une perquisition au domicile du suspect. La fouille s’est révélée concluante. Les policiers ont mis la main sur un comprimé de Tramadol, deux comprimés de Tramaking ainsi qu’une quantité de cannabis soigneusement dissimulée à l’intérieur d’une Bible. Une découverte aussi insolite que révélatrice des stratagèmes utilisés pour échapper aux contrôles.

Mais cette première saisie n’était que le début. Placé en garde à vue, le mis en cause est rapidement passé aux aveux. Reconnaissant les faits, il a indiqué détenir un stock bien plus important caché en pleine nature, dans le quartier Yaboug.

Un stock conséquent caché hors du domicile

Conduits sur les lieux indiqués, les agents ont découvert un important lot de stupéfiants. Selon les éléments de l’enquête, le stock se composait de 47 cuisses de cannabis, 49 plaquettes de Tramaking ainsi que quatre paquets de papier à rouler. Une quantité qui dépasse largement le cadre d’une simple consommation personnelle.

Interrogé sur l’origine de ces produits, Vivien Dimitri Goulouba a déclaré s’être approvisionné auprès d’un individu surnommé « Gotcho », présenté comme étudiant à l’Université Omar-Bongo, pour un montant de 325 000 francs CFA. Des déclarations qui pourraient ouvrir la voie à de nouvelles investigations dans les réseaux d’approvisionnement.

Précarité, oisiveté et dérives criminelles

Au regard de la gravité des faits — consommation, détention et transport de stupéfiants — le parquet a ordonné le placement du suspect en détention préventive. Vivien Dimitri Goulouba a ainsi été écroué à la prison centrale de Mouila, dans l’attente de son jugement.

Au-delà du fait divers, cette affaire met en lumière une réalité sociale préoccupante. Jeune, diplômé mais sans emploi, le parcours du mis en cause illustre les dérives auxquelles conduit la précarité persistante et l’oisiveté, dans un contexte où le trafic de drogue apparaît pour certains comme un moyen de subsistance.

À Mandji comme ailleurs, les autorités sont confrontées à un double défi : endiguer la circulation des stupéfiants tout en s’attaquant aux racines sociales du phénomène. Une équation complexe, où répression judiciaire et réponses économiques et sociales devront nécessairement se compléter.