Makokou: un éléphant meurtrier abattu par les Eaux et forêts
C’est assurément une réponse instantanée au conflit Homme-faune qui sévit dans le pays et à l’origine d’une crise sociale à Mekambo chef-lieu du département de la Zadié. Alors que le gouvernement a entériné à l’issue du Conseil des ministres du 11 juin 2021, un projet de décret portant autorisation des battues administratives et la légitime défense en cas d’attaques des pachydermes, les autorités de Makokou ont procédé à l’abattage d’un éléphant qui semait la terreur dans cette localité et a causé la mort d’un compatriote répondant au nom de François Edo.
Si la tension sociale qui continue de sévir dans la province de l’Ogooué-Ivindo a laissé planer le spectre d’une priorisation des animaux au détriment des êtres humains, il n’en est finalement rien. Et pour cause, les habitants du village Nsimitang à 11 kilomètres de Makokou, ont procédé récemment à l’abattage d’un éléphant qui semait la terreur dans cette localité. Le pachyderme s’est récemment rendu coupable du meurtre de François Edo qui avait été chargé et extirpé par l’animal en furie.
Avec cette battue, c’est un ouf de soulagement pour les populations en espérant que d’autres pachydermes ne reviennent pas à la charge. Lesquelles se sont partagé la chair de l’animal une fois ce dernier abattu. Concernant les défenses, elles ont été emportées par les agents des Eaux et forêts. Il faut dire qu’une partie du département d’Ivindo est couverte par la réserve naturelle intégrale d’Ipassa-Makokou, qui participe à la prolifération des espèces protégées. Une situation difficile à gérer, car ces animaux sont désormais à l’étroit dans cette zone géographique et se rapprochent de plus en plus des habitations.
Pour information, les battues administratives sont des opérations collectives de régulation qui peuvent être des battues d’effarouchement, de décantonnement ou de destruction, dirigées par les agents expressément délégués. En outre, il est le cas échéant, autorisé aux populations de recourir au droit de légitime défense au cas où elles subiraient des attaques d’éléphants soit à titre personnel soit pour ce qui est des cultures vivrières sur lesquelles le gouvernement mise.
Néanmoins, il est judicieux de préciser que ce projet de décret pris en application des dispositions de la loi n°016/01 du 31 décembre 2001 portant Code Forestier en République gabonaise, ne donne pas l’autorisation à un quelconque individu d’abattre un éléphant délibérément. Une décision cependant qui doit être encadrée pour éviter la prolifération du braconnage et pour qu’elle ne rentre pas en contradiction avec la volonté du Gabon de préserver les écosystèmes et la biodiversité.