Makokou : les bulletins du candidat EPG retiré du scrutin, toujours dans les bureaux de vote

Malgré le retrait officiel de son candidat Davy Kevin Engama du second tour des législatives dans le 2ᵉ arrondissement de la commune de Makokou (Ogooué-Ivindo), le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG) dénonce la présence de ses bulletins de vote dans les bureaux de vote. Une situation qualifiée d’illégale et contraire aux dispositions du Code électoral, qui pourrait ouvrir la voie à une saisine de la Cour constitutionnelle.
Un retrait formalisé avant le scrutin. Le 6 octobre 2025, le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG) avait formalisé par courrier officiel son retrait du second tour des élections législatives et locales, invoquant de « graves irrégularités constatées lors du premier tour ». « C’est le 6 octobre que nous avons formalisé notre retrait du scrutin, avec accusé de réception le 7 octobre », a précisé une source au sein du parti, rappelant que cette décision avait été notifiée au ministre de l’Intérieur, président de la CNOCER.
Malgré ce retrait en bonne et due forme, les électeurs de Makokou ont constaté ce samedi 11 octobre la présence des bulletins de Davy Kevin Engama, candidat EPG, dans plusieurs bureaux de vote.
Une situation jugée incompréhensible, d’autant que la loi prévoit clairement la marche à suivre en cas de désistement.
Une violation manifeste du Code électoral
Selon l’article 214 alinéa 3 du Code électoral, « En cas de désistement, d’empêchement définitif ou de décès de l’un des deux (2) candidats arrivés en tête au premier tour, les autres candidats se présentent dans l’ordre de leur classement au premier tour du scrutin. » Autrement dit, le retrait d’un candidat doit automatiquement entraîner la modification des bulletins et la reconfiguration du scrutin, afin de permettre au suivant dans l’ordre du classement de se présenter.
Or, à Makokou, rien de tel n’a été observé, laissant planer un soupçon d’amateurisme administratif ou de manipulation politique. « C’est une mascarade », s’est indignée une source proche d’EPG contactée par Gabon Media Time, avant d’annoncer : « Nous saisirons la Cour constitutionnelle pour annuler ce scrutin. »
Vers un nouveau contentieux électoral ?
Ce nouveau couac vient s’ajouter à la série d’irrégularités relevées depuis le lancement du second tour des législatives. Pour EPG, qui avait déjà dénoncé la « désorganisation » et les « atteintes à la transparence » du processus, la présence de bulletins illégitimes dans les urnes entache la crédibilité du scrutin et viole le principe d’égalité entre candidats. En attendant une éventuelle décision de la Cour constitutionnelle, le cas de Makokou illustre une nouvelle fois les failles d’un système électoral encore loin de la rigueur qu’exige l’État de droit.
GMT TV