Mairie de Libreville : Bilie-By-Nze appelle à dépasser les clivages ethniques

À un mois des élections locales, la candidature de Me Anges Kevin Nzigou à l’Hôtel de Ville de Libreville suscite un soutien inattendu. Ce mardi 12 août 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, président d’Ensemble pour le Gabon, a appelé à rompre avec la logique ethnique qui structure depuis des décennies l’élection du maire de la capitale, plaidant pour le suffrage universel direct.
Un soutien implicite qui bouscule les codes. C’est sur le réseau social X que l’ancien Premier ministre a pris position, sans nommer directement Me Nzigou, mais en appuyant clairement sa démarche. Avocat, président du Front démocratique socialiste (FDS) et tête de liste dans le 6e arrondissement, ce dernier est actuellement l’unique candidat déclaré à la mairie.
Alain-Claude Bilie-By-Nze a dénoncé la « loi tacite » qui veut que l’Hôtel de Ville alterne entre deux ethnies dominantes de la province de l’Estuaire – les Fang et les Myéné – estimant qu’il est temps de rompre avec cette pratique. « Libreville étant la capitale politique et administrative de notre pays, il est impératif que l’on sorte de la logique de l’autochtonie », a-t-il écrit.
Vers une réforme du mode d’élection ?
Pour le président d’Ensemble pour le Gabon, seule une réforme du mode de scrutin pourrait mettre fin à ces blocages : « Passons au suffrage universel direct ! » a-t-il exhorté, ajoutant que « tant que nous garderons la logique de la proportionnelle et du suffrage indirect, les lobbies pro-autochtonie l’emporteront ».
Cette sortie publique donne un écho national au discours de Me Nzigou, lui-même originaire de Nzeng-Ayong et issu de l’ethnie punu, qui avait déjà appelé à dépasser les logiques identitaires pour recentrer l’action municipale sur la transparence financière et les services aux citoyens.
Un débat qui dépasse la mairie de Libreville
Si la proposition de réforme séduit au-delà des clivages ethniques, elle interroge aussi sur la capacité des institutions à évoluer vers un modèle plus démocratique. La balle est désormais dans le camp des acteurs politiques et du législateur.
Reste à savoir si ce plaidoyer pour une « vraie démocratie » parviendra à s’imposer face aux lobbies locaux et aux traditions politiques ancrées. Mais une chose est sûre : le soutien d’Alain-Claude Bilie-By-Nze à la démarche de Me Nzigou vient de transformer la course à la mairie en un débat national sur la gouvernance locale.
GMT TV