Madagascar : mutinerie d’une partie de l’armée en cours, le président Andry Rajoelina hors de la capitale

Ce samedi 11 octobre 2025, un contingent militaire du Corps d’administration des personnes et des services de l’armée de terre (CAPSAT) a pris le contrôle de la symbolique place du 13-Mai, un lieu emblématique de l’histoire politique du pays, tandis que le président Andry Rajoelina aurait quitté la ville. Si pour l’heure la situation semble confuse, le nouveau ministre des Armées, Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo, a appelé les troupes au calme.
Dès le début de la matinée, les militaires du CAPSAT avaient lancé un appel aux forces de l’ordre via un message sur Facebook, incitant à « refuser de tirer » et à « prendre leurs responsabilités ». Ce cri de désespoir fait écho à des semaines de manifestations populaires, durement réprimées par les autorités, où au moins 22 personnes ont perdu la vie, selon l’ONU.
En moins de deux heures, des échanges de tirs ont eu lieu dans la capitale, mais les mutins ont semblé faire peu de résistance face aux forces en place. Des témoins rapportent que près de la place du 13-Mai, une foule en liesse a accueilli les militaires, entonnant des chants de révolte, révélateurs de l’érudition de l’instabilité politique qui règne à Madagascar depuis des décennies.
Une pression supplémentaire contre Andry Rajoelina
La mutinerie survient alors que la pression sur la présidence d’Andry Rajoelina atteint son paroxysme, le président ayant fui la capitale, laissant le champ libre aux mutins. Des sources confirment que ce mouvement est également une réponse à l’usage excessif de la force lors des manifestations pacifiques, notamment celles organisées par le collectif Madagascar Gen Z, qui réclame des réformes et des droits civiques fondamentaux.
Face à cette situation explosive, le ministère des Forces armées a appelé à l’unité et à la loyauté des troupes envers le gouvernement, alors que des rumeurs circulaient sur une potentielle attaque du camp du CAPSAT par des régiments de gendarmerie restés fidèles au président. « On est au courant, on est prêts, on les attend », a déclaré un militaire à Jeune Afrique, témoignant d’une tension palpable dans la capitale.
Les événements de ce jour marquent peut-être un tournant décisif pour Madagascar, un pays souvent confronté à des crises politiques cycliques. La situation est à suivre de près, alors que les rumeurs et les mouvements de troupes continuent d’alimenter l’incertitude au sein d’un pays en quête de stabilité.
GMT TV