Lycée technique de Gamba : 5 milliards perçus pour seulement 15% de réalisation du projet
Le rapport des 60 premiers jours de la Task-Force dettes intérieures et extérieures n’a pas fini de lever le voile sur les agissements peu orthodoxes de certaines entreprises adjudicataires des marchés publics. Dernier exemple en date, celle de la société SOWAF qui aurait perçu 5 milliards de FCFA pour les travaux de réhabilitation du Lycée technique de Gamba dans la province de l’Ogooué-Maritime pour un taux d’exécution de 15% seulement.
Rétrocommission, détournement de fonds, surfacturation, montage financier, corruption. Tels sont les agissements qu’a réussi à déceler la Task-Force dettes intérieures et extérieures, organe créé par arrêté n°0001/PT/2023. Ainsi, en 60 jours de contrôle et de vérification, elle a mis en lumière plusieurs violations flagrantes du Code des marchés publics en République gabonaise, ce en complicité semble-t-il avec des agents de l’administration publique.
L’entreprise SOWAF au cœur des pratiques peu orthodoxe à Gamba
Exemple sans équivoque de ces agissements intolérables, le dossier sur la construction du lycée technique de Gamba par l’entreprise SOWAF. Selon le rapport, dont Gabon Media Time a pu consulter copie, en 2013 l’entreprise avait signé un contrat avec le Conseil départemental de Ndougou d’un montant de plus de 6 milliards de FCFA pour la construction de cet établissement. Sauf qu’alors qu’elle avait touché 5 milliards de FCFA, les vérifications faites sur le terrain ont laissé entrevoir que les travaux n’avaient qu’un niveau d’avancement de seulement 15%. « Nous avons constaté que cette entreprise a été indument payée dans le cadre de ce projet sans que les travaux ne soient suffisamment avancés », peut-on lire dans le rapport de la Task-Force.
Comble de l’incurie de cette entreprise, en 2020, elle aurait encore une fois signé un contrat de 5,7 milliards de FCFA, cette fois avec le ministère de l’Éducation nationale pour un supposé achèvement des travaux du Lycée technique de Gamba sans que rien ne soit effectif sur le terrain. De quoi se questionner sur la facilité avec laquelle cette entreprise a pu obtenir ces deux contrats sans que les travaux y relatifs ne soient menés à terme.
Si dans son rapport, la Task-Force dettes intérieures et extérieures indique que l’entreprise SOWAF a bel et bien reconnu sa roublardise éhontée et « signé une reconnaissance sur l’honneur en s’engageant à achever les travaux du lycée technique de Gamba conformément au contrat », elle a également assuré avoir saisi le procureur de la République au vu de la gravité des faits constatés lors de la vérification du dossier.