Lutte contre les drogues : quand les populations tournent en dérision les appels à la vigilance
La consommation de drogues et d’alcool reste un fléau à l’origine de nombreuses addictions, comme le rappellent les spécialistes. Conscientes du danger qui ronge la jeunesse, les autorités gabonaises, tout comme les acteurs engagés dans cette lutte, multiplient les initiatives pour trouver des solutions durables. Pourtant, un constat s’impose : une partie de la population continue de minimiser les risques liés à ces substances, allant jusqu’à se moquer des campagnes de sensibilisation.
À l’occasion de la Journée nationale sans alcool et sans tabac, célébrée le 6 novembre dernier, le président de l’ONG Agir pour le Gabon, Dr Alphonse Louma Eyougha, a tiré la sonnette d’alarme. Il a notamment appelé les autorités à durcir les mesures, en envisageant l’augmentation du prix de l’alcool et l’interdiction d’accès des mineurs aux débits de boissons. Mais, contre toute attente, ces propositions ont été accueillies avec ironie par une partie de la population.
Des propositions jugées ridicules par une partie de la population
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont ouvertement moqués des recommandations du Dr Louma Eyougha. Certains n’ont pas hésité à revendiquer leur attachement à l’alcool, malgré les conséquences. « La Regab est à 1000 F à Gamba. Tous les jours, il y a rupture de stock. Rien n’arrête un Gabonais déterminé. Augmentez les prix, on va toujours boire. Changez les bouteilles, on va toujours boire. Changez même le nom des bières ! », peut-on lire dans plusieurs commentaires.
D’autres ont tenu des propos tout aussi interpellants. « Quand je me rappelle que pendant la période du Covid-19, je payais un bâton de Dunhill à 500 F, vous pouvez augmenter comme vous voulez, on va toujours acheter ». Ces réactions témoignent d’un désintérêt inquiétant face aux dangers des addictions. Comment en est-on arrivé à un point où les comportements à risque ne suscitent plus de peur, ni de retenue ? Les mêmes citoyens qui dénoncent la hausse du coût de la vie se disent pourtant prêts à continuer à consommer alcool et tabac, quel qu’en soit le prix.
Un combat à mener malgré tout
Heureusement, tous ne partagent pas cette inconscience collective. Plusieurs internautes ont salué les recommandations du Dr Louma Eyougha, estimant qu’elles pourraient freiner l’accès facile à ces produits. « Très bonne proposition, docteur. Vivement que le prix de la Regab augmente », a commenté un internaute, rappelant toutefois qu’au-delà du renchérissement des prix, il faut surtout trouver des moyens d’occuper la jeunesse.
En effet, celle-ci est trop souvent livrée à elle-même, sans emploi ni perspectives d’avenir. Cette situation met une fois de plus en lumière le malaise profond qui mine la société gabonaise, entre désœuvrement, banalisation des vices et perte progressive des repères collectifs.








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