Londres : Mayfair, nouveau quartier général d’un clan Bongo en recomposition

Réfugiés dans le luxe londonien depuis leur éviction du pouvoir, Ali Bongo, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin n’ont pas tiré un trait sur l’influence. À l’abri des regards, ils tissent à nouveau les fils d’un clan fracturé, entre retrouvailles familiales, manœuvres diplomatiques et velléités de revanche politique, a-t-on pu lire sur Gabonreview.
Installée dans le très sélect quartier de Mayfair, à Londres, la famille Bongo semble avoir trouvé mieux qu’un exil doré : une base arrière stratégique. Depuis leur exfiltration du Gabon – orchestrée grâce à la médiation du président angolais João Lourenço – Ali Bongo, Sylvia et Noureddin s’appliquent à recoller les morceaux d’un clan brisé par le coup d’État du 30 août 2023. Selon Africa Intelligence, le trio se réorganise discrètement, à l’abri des regards, mais pas des ambitions.
Des retrouvailles programmées, des fractures cicatrisées
À Paris, le 22 mai dernier, Noureddin Bongo aurait rencontré sa tante Pascaline et son cousin Omar Denis Junior, fils de feu Edith Lucie Bongo et petit-fils du président congolais Denis Sassou Nguesso. Une rencontre discrète mais loin d’être anodine. Derrière la façade des retrouvailles familiales, se profile un objectif bien plus politique : réunir les composantes dissidentes du clan Bongo pour peser à nouveau dans les jeux de pouvoir en Afrique centrale.
Plus symbolique encore, Africa Intelligence évoque une possible réconciliation entre Noureddin et Frédéric Bongo, l’ex-patron redouté des renseignements gabonais, aujourd’hui en exil en France, mais autrefois remplacé… par Brice Clotaire Oligui Nguema. Le médiateur de cette opération de rapprochement ne serait autre qu’Omar Denis Junior Bongo lui-même.
Une manœuvre feutrée, un message limpide
Derrière les murs tapissés de Mayfair, il ne s’agit pas simplement de savourer les matchs d’Arsenal. « Ali Bongo apprécie particulièrement la capitale britannique », glisse Africa Intelligence, mais c’est surtout parce qu’elle offre un terrain neutre, loin des turbulences du continent, pour reconstruire l’influence familiale. Loin de Libreville, les Bongo s’activent, manœuvrent, recomposent.
Le message est clair : ils ont peut-être perdu le pouvoir, mais pas les réseaux. Ils ont quitté le Palais du Bord de mer, mais pas la scène. Et si Oligui Nguema occupe aujourd’hui l’avant-scène, c’est dans l’ombre des salons londoniens, parisiens et brazzavillois que les prochaines alliances se trament. La partie est loin d’être terminée.
GMT TV