Locales 2025 : Jean Rémy Yama finalement en lice à Mulundu malgré les obstacles institutionnels

Initialement invalidée, la liste du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP) conduite par Jean Rémy Yama dans le département de Mulundu (province de l’Ogooué-Lolo) a été validée in extremis par le ministère de l’Intérieur. Une annonce rendue publique ce 16 septembre 2025, qui met fin à plusieurs semaines d’incertitudes pour l’ancien syndicaliste, exclu de la course aux législatives mais présent aux locales.

Un feu vert tardif de la CNOCER. C’est au terme d’un long bras de fer administratif que la liste du PNTP, formation politique portée par l’universitaire et ex-syndicaliste Jean Rémy Yama, a finalement été inscrite pour les élections locales. La validation, officialisée ce lundi 16 septembre par le ministère de l’Intérieur à travers la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), intervient à quelques jours seulement du lancement de la campagne. Elle permet au PNTP d’être représenté dans le département de Mulundu, avec Jean Rémy Yama en tête de liste.

Outre Yama, la liste validée comporte 26 autres candidats parmi lesquels Marie Céline Metaba, Blaise Ndzoumba ou encore Mélanie Moubativovo. Une équipe qui, selon les observateurs, reflète l’ancrage local du mouvement et la volonté de rupture exprimée par son leader depuis la Transition politique ouverte en août 2023.

Une législative avortée, un combat judiciaire dénoncé

En parallèle de sa candidature aux locales, Jean Rémy Yama avait tenté de briguer le 4e siège législatif du même département. Mais sa candidature a été rejetée par la Cour constitutionnelle. La veille de la validation de sa candidature aux locales, le leader du PNTP avait dénoncé l’« immixtion inacceptable » du commissaire à la loi du Conseil d’État dans la procédure contentieuse vidé par le Tribunal administratif de Koulamoutou.

« Comment expliquer que le commissaire à la loi intervienne de manière partisane dans une affaire électorale aussi sensible ? », avait-il lancé lors de sa déclaration. Une critique frontale des institutions, qui rappelle les postures combatives de l’ancien président de Dynamique unitaire face au régime Bongo-PDG.

Le retour d’un opposant historique sur la scène politique

Avec cette validation tardive, Jean Rémy Yama revient par la petite porte dans l’arène politique, deux ans après sa sortie de prison et un an après sa tentative de restructurer la centrale Dynamique unitaire. Sa présence sur la ligne de départ dans le département de Mulundu devrait électriser le scrutin local, dans une province historiquement acquise au pouvoir mais en recomposition depuis le coup d’État d’août 2023.

Porté par un discours social revendicatif et une promesse de rupture, Yama espère faire du PNTP un relais politique des combats syndicaux d’hier, dans une région marquée par la précarité et le sous-développement. La campagne s’annonce tendue, mais le pari est lancé.