Locales 2025 : Haresse Kengue dénonce une «fraude» massive dans le 6ᵉ arrondissement de Libreville

Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, les contestations se multiplient. Dans le 6ᵉ arrondissement de Libreville, la candidate indépendante Haresse Kengue, en lice pour la mairie, a dénoncé ce qu’elle qualifie de « fraude massive », pointant de graves irrégularités dans plusieurs bureaux de vote.

Des résultats en contradiction avec les émargements. Dans une déclaration rendue publique, Haresse Kengue, connue de ses partisans sous le surnom de « HK », a fustigé la gestion du scrutin dans le 6ᵉ arrondissement. Elle affirme que les résultats proclamés par la commission électorale locale « ne correspondent pas aux émargements enregistrés dans plusieurs bureaux de vote », citant notamment le centre de vote École publique de Dragage, bureau n°7.

« Nous avons relevé des anomalies flagrantes entre les procès-verbaux et les chiffres issus des dépouillements. Ces incohérences mettent en doute la sincérité du scrutin », a-t-elle déclaré, dénonçant une manipulation délibérée.

Des pratiques douteuses autour des centres de vote

Autre grief soulevé par la candidate indépendante : la distribution d’argent devant certains centres de vote. « Des sommes d’argent ont circulé sous les yeux de tous pour orienter les électeurs », a accusé Haresse Kengue, rappelant que de telles pratiques violent à la fois la loi et l’éthique démocratique.

Cette situation, selon elle, a renforcé la suspicion autour d’un autre fait troublant : un seul candidat serait arrivé en tête dans la totalité des bureaux de vote, soit près de 80, avec des écarts systématiques qui interrogent sur l’équité du processus.

Des résultats falsifiés après dépouillement ?

La candidate indépendante a également pointé du doigt des incohérences entre les résultats constatés lors du dépouillement et ceux consignés dans les procès-verbaux officiels. Elle cite en exemple le Lycée Montalier, bureau n°3, où 13 voix annoncées lors du dépouillement ont été ramenées à 2 voix dans le PV. Même constat au Lycée Djoué Dabany, bureau n°3, où les 5 voix enregistrées ont mystérieusement été réduites à 2.

« Ces irrégularités sont trop nombreuses pour être de simples erreurs. Elles traduisent une volonté manifeste de travestir la vérité des urnes », a martelé Haresse Kengue.

Un appel aux autorités compétentes

Face à ce qu’elle qualifie de « mascarade électorale », la candidate a appelé les autorités compétentes à agir sans délai. « Je demande que lumière soit faite sur ces irrégularités qui entachent gravement la crédibilité de ce scrutin », a-t-elle insisté, tout en soulignant que ces anomalies auraient été relevées dans l’ensemble des bureaux de vote du 6ᵉ arrondissement.

Dans un contexte où la CNOCER est déjà fragilisée par des accusations de partialité et d’amateurisme, ces dénonciations viennent encore alourdir le climat de suspicion autour du scrutin du 27 septembre. Reste désormais à savoir si les recours des candidats, comme celui de Haresse Kengue, seront entendus par la Cour constitutionnelle, ultime arbitre du processus électoral.