Locales 2025 : Frida Midoungani conteste la victoire de l’UDB et exige l’annulation du scrutin

Rien n’est encore joué dans le 6ᵉ arrondissement de Libreville. La tête de liste du Parti démocratique gabonais (PDG), Élianne Frida Midoungani, et ses colistiers rejettent catégoriquement la victoire proclamée de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) et réclament l’annulation du scrutin. Ils dénoncent des « irrégularités graves » dans le décompte des voix, qu’ils estiment entaché de falsifications manifestes.

Des procès-verbaux en double et des écarts inexpliqués

Lors d’un point de presse tenu samedi 4 octobre au quartier Nzeng-Ayong, Anne-Marie Okome Mba, membre du Bureau politique du PDG et colistière de Frida Midoungani, a présenté des documents qu’elle qualifie de « preuves irréfutables » d’un bourrage administratif.

« Nous rejetons avec la dernière énergie ces résultats donnant le candidat tête de liste de l’UDB, M. Abessolo Nkoulou Daniel, vainqueur avec 25 conseillers. Ces chiffres lus par le ministre de l’Intérieur ne reflètent pas ceux inscrits dans les procès-verbaux que nous détenons », a-t-elle déclaré devant la presse.

Selon elle, deux procès-verbaux identiques auraient été produits pour un même bureau de vote : mêmes signatures, mêmes totaux, mêmes noms d’assesseurs, mais un écart inexpliqué de 30 voix dans les résultats consolidés. « Même là, ils ne savent pas calculer. Où ont-ils trouvé les 30 voix ? » a-t-elle ironisé, évoquant une « tentative de falsification manifeste ».

Des vidéos compromettantes et un appel à l’arbitrage présidentiel

La porte-parole de la liste PDG affirme également détenir des vidéos montrant des présidents de bureaux de vote affirmant que “la liste de l’UDB gagnera coûte que coûte”. Ces éléments viendraient, selon elle, corroborer les soupçons d’une manipulation organisée au profit du parti présidentiel.

Rappelant que le PDG avait “massivement soutenu le pouvoir actuel”, avec près de 95 % des voix au référendum du 12 avril 2025, Anne-Marie Okome Mba a exhorté le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, à intervenir pour rétablir la vérité des urnes.

« Nous sommes tous vos enfants… nous vous demandons respectueusement et humblement de tenir compte de tous vos enfants », a-t-elle lancé dans un ton mêlant fidélité politique et désillusion.

Un contentieux emblématique du 6ᵉ arrondissement

Le 6ᵉ arrondissement de Libreville, vaste zone allant de Nzeng-Ayong aux PK12, est au cœur de la contestation. Frida Midoungani, qui a bâti sa campagne sur la promotion de ce territoire en commune de plein exercice, voit dans ces anomalies un déni de démocratie locale.

Pour elle et ses colistiers, le PDG ne “demande pas l’aumône”, mais l’application stricte du Code électoral et la reconnaissance du vote réel des populations. L’affaire pourrait désormais rejoindre la liste croissante des recours attendus devant la Cour constitutionnelle, déjà saisie dans plusieurs circonscriptions.

Cette contestation illustre la tension grandissante entre l’ancien parti majoritaire et l’UDB, formation du président Oligui Nguema, désormais au centre de toutes les accusations. Dans un contexte où chaque voix pèse politiquement, le 6ᵉ arrondissement de Libreville s’impose comme un test grandeur nature pour la sincérité du processus électoral sous la Vᵉ République.