
Dans le cadre d’une initiative conjointe avec la FAO, la Mairie de Libreville s’apprête à encadrer la vente de viande de brousse dans les marchés municipaux. Objectif : allier préservation de la biodiversité, santé publique et activité économique.
Ce jeudi 26 juin 2025, une mission technique conduite par la Direction du Développement et de la Gestion des Marchés, des Espaces Commerciaux et Industriels de la Mairie de Libreville s’est rendue au marché d’Oloumi. Cette descente de terrain marque une nouvelle étape dans le projet « PMP-TAB » (Approche progressive de la gestion de la biodiversité chez les animaux terrestres – Cas des viandes d’animaux sauvages au Gabon), piloté par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).
Sécurité sanitaire, biodiversité et gouvernance locale
Cette initiative, soutenue par le Directeur général des Affaires économiques de la commune, Guy André Engohang Ovono, entend répondre à plusieurs enjeux. Il s’agit non seulement de sécuriser la chaîne de commercialisation de la viande de brousse – souvent vendue de manière informelle et sans contrôle sanitaire rigoureux – mais aussi de préserver les espèces protégées et menacées, dans un pays qui possède l’une des plus riches biodiversités d’Afrique.
La mission technique avait pour but d’évaluer la faisabilité de l’aménagement d’un espace structuré, spécifiquement dédié à la découpe et à la vente de viande de brousse, en conformité avec les normes sanitaires, environnementales et juridiques. Ce projet pilote pourrait ainsi constituer un modèle de référence pour l’ensemble des marchés municipaux de Libreville.
Un projet multisectoriel en phase de structuration
Le projet PMP-TAB implique une série de partenaires institutionnels : les ministères de la Santé, de l’Agriculture, des Eaux et Forêts, l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA), mais aussi les communautés locales, principales actrices de la filière viande de brousse. Une réunion technique interministérielle est annoncée dans les tout prochains jours pour définir les modalités concrètes de mise en œuvre.
« Il s’agit de structurer une activité économique existante, souvent marginalisée, afin de mieux protéger à la fois les populations et les écosystèmes », confie un agent municipal présent sur le terrain. Pour la Mairie de Libreville, ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large d’organisation et de modernisation des marchés, où hygiène, traçabilité et éthique environnementale deviennent des priorités.
En encadrant mieux la commercialisation de la viande de brousse, la capitale gabonaise pourrait non seulement réduire les risques de zoonoses, mais également poser les jalons d’une gestion durable et inclusive de sa biodiversité.
GMT TV