COP30 : Que des promesses envers une Afrique en quête de justice climatique !
Quelques jours après la COP30 tenue en novembre 2025 à Belém, au Brésil, le continent africain, longtemps considéré comme la victime silencieuse du réchauffement climatique, refuse désormais d’être seulement le « continent des promesses non tenues ». En cette journée mondiale du climat, il est impérieux de marteler que l’heure est à une justice climatique réelle caractérisée par des financements massifs, immédiats et sans conditions humiliantes, à la hauteur des responsabilités historiques des grands émetteurs.
Quel bilan faire des précédentes COP pour le continent noir ? Aucune avancée palpable si ce n’est des garanties qui relèvent davantage de la diplomatie qu’autre chose. Si la COP27 à Charm el-Cheikh a posé les jalons de la création du Fonds pour les pertes et dommages, cette victoire arrachée de haute lutte ne panse pas l’hémorragie africaine. N’émettant que 3,8 % des gaz à effet de serre, notre continent subit pourtant les effets nocifs de ce changement irrégulier du fonctionnement des saisons.
De la nécessité de prendre en compte le plaidoyer africain !
Mais derrière les applaudissements de façade, les chiffres sont accablants. Moins de 2 % des investissements mondiaux en énergies propres atterrissent en Afrique. Les financements climat, quand ils existent, prennent trop souvent la forme de prêts supplémentaires, alourdissant une dette déjà insoutenable. Le continent a besoin de 2 000 milliards de dollars d’ici 2050 rien que pour électrifier durablement ses populations. Et les engagements actuels couvrent à peine 10 % de ce montant.
L’Afrique n’est pas seulement une victime. Bien au contraire, notre continent est une partie de la solution. Ses forêts tropicales absorbent des milliards de tonnes de CO₂, ses terres regorgent de minerais critiques pour la transition énergétique mondiale, son ensoleillement et ses vents offrent un potentiel renouvelable colossal. Pourtant, les crédits carbone de qualité restent captés par des intermédiaires étrangers, et les grandes puissances continuent d’extraire les ressources du continent sans réinvestir équitablement.
Les trois exigences non négociables sont d’abord un accès direct et simplifié aux fonds climat, gérés par des institutions africaines, sans passer par les filtres bureaucratiques des bailleurs du Nord. Ensuite un nouveau goal financier post-2025 qui triple au moins l’objectif des 100 milliards de dollars annuels, avec une part majoritaire dédiée à l’adaptation et aux pertes et dommages. Enfin, la reconnaissance pleine et entière du principe de justice climatique : ceux qui ont historiquement pollué doivent payer, sans faire porter aux plus pauvres le poids d’une transition qu’ils n’ont pas causée.








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