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Libreville : trottoirs rétrécis, un danger pour les piétons 

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À Libreville, le trottoir semble avoir perdu sa fonction première qui est de protéger les piétons. Dans plusieurs quartiers de la capitale, comme Nzeng-Ayong, il est désormais occupé par des activités commerciales ou transformé en parking improvisé. Bistros, clôtures de maisons, magasins de prêt-à-porter et files de véhicules garés empiètent sur ces espaces publics, contraignant les habitants à marcher sur la chaussée. Une cohabitation forcée entre piétons et automobilistes qui accroît considérablement les risques d’accidents. 

Junior, un habitant de Nzeng-Ayong en témoigne : « Les véhicules garés au bord du trottoir nous obligent à faire un détour sur la chaussée, et c’est dangereux ». Les plus vulnérables, comme les enfants ou les personnes âgées, se retrouvent ainsi exposés à des dangers quotidiens. Rouchdan, un autre habitant, raconte avoir assisté à une scène dramatique : « La dernière fois, il y a une mamie qui est tombée dans ce caniveau et nous avons dû l’aider à en ressortir ». Pour lui comme pour beaucoup d’autres, la suppression des trottoirs ne relève pas seulement d’une gêne, mais d’un véritable danger public. Certains proposent des solutions alternatives pour éviter des travaux lourds et coûteux. « Il faut fermer les caniveaux au lieu de casser, ça fera plus d’espace pour les trottoirs », suggère Verra, une résidente du quartier. Ces propositions traduisent l’urgence ressentie par la population face à un problème qui compromet leur sécurité au quotidien.

Une insécurité urbaine qui s’étend dans la capitale

Ainsi, à travers les réseaux sociaux, de nombreux Librevillois partagent des images et témoignages similaires. L’occupation illégale ou anarchique des trottoirs s’est généralisée, transformant une problématique locale en véritable défi urbain. Ce phénomène met en évidence un non-respect des règles d’urbanisme pourtant bien définies. La loi fixe en effet des emprises précises : 60 mètres de part et d’autre des voies express et des routes à deux fois deux voies, 30 mètres pour les nationales et 15 mètres pour les régionales. Or, l’ignorance ou l’indifférence face à ces normes fragilise la sécurité publique et complique l’entretien des infrastructures.

Face à cette situation, une question demeure, que font les autorités municipales pour garantir la sécurité des piétons ? Car l’aménagement urbain ne relève pas uniquement de la responsabilité des habitants mais aussi des pouvoirs publics, qui doivent veiller au respect des espaces collectifs. Les citoyens, eux, ont le devoir de ne pas s’approprier des espaces communs. En définitive, le trottoir n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale pour assurer le droit fondamental à la sécurité des piétons. 

Mariska IKAPI 

Gabon Media Time

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