Libreville : les transporteurs saluent l’élection d’Obame Etoughe mais alertent sur un secteur « au bord de l’asphyxie »
Le Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg) a félicité, ce 21 novembre 2025, le nouveau maire de Libreville, Pierre Mathieu Obame Etoughe. Mais derrière les applaudissements, les transporteurs dressent un diagnostic sévère d’un secteur qu’ils qualifient de « grand malade » et réclament des réformes urgentes.
Un accueil favorable, mais des attentes lourdes
Douze jours après son élection à la tête de l’hôtel de ville, Pierre Mathieu Obame Etoughe continue de recevoir les marques de soutien. Ce vendredi, c’est le Syltteg qui, par la voix de son président Jean Robert Menié, a tenu à saluer ce qu’il présente comme un « casting parfait ». Pour le syndicat, le nouveau maire incarne « la technocratie, la jeunesse et le renouveau », un profil jugé capable de remettre de l’ordre dans un secteur miné par des années de dérives.
Mais derrière cet enthousiasme, les transporteurs n’ont pas tardé à rappeler la gravité de la situation. « Monsieur le Maire, vous héritez d’un grand malade », a lancé Jean Robert Menié, pointant une gestion « scabreuse » des transports communaux.
Un secteur en dérive : opérations illégitimes, amendes abusives et confusion des rôles
Sur le terrain, les griefs sont nombreux. Le Syltteg dénonce une « gestion chaotique » du suivi mécanique des taxis, la mise à l’écart des experts automobiles municipaux et une « Opération état mécanique » jugée incohérente et contre-productive. Loin de sécuriser la profession, cette opération serait devenue un outil de pression financière aux contours parfois « borderline » juridiquement.
Le syndicat évoque également la multiplication d’opérations intempestives aux motivations davantage lucratives qu’organisationnelles. À cela s’ajoutent un déficit criant d’équipements de transport communal, des conflits de compétence entre services et un « affairisme galopant » au sein de la mairie.
Deux exigences urgentes pour « restaurer la confiance »
Face à ce tableau alarmant, les transporteurs formulent deux demandes majeures au nouveau maire. D’abord, l’arrêt immédiat de l’Opération état mécanique dans sa forme actuelle, jugée perturbatrice et illégitime. Ensuite, la mise en place rapide d’un cadre de concertation permanent entre la mairie et les organisations professionnelles.
Pour le Syltteg, seule une démarche concertée et structurée permettra de rebâtir un secteur fragilisé, tout en redonnant confiance aux taximen et aux usagers. « Nous avons trouvé notre homme providentiel », conclut Jean Robert Menié. Mais pour les transporteurs, l’heure n’est plus aux déclarations : ils attendent désormais des actes pour sortir leur secteur de l’impasse.









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