Libreville : les “clandos” dénoncent le double prélèvement entre mairie et ministère des Transports

Un nouveau mouvement d’humeur des chauffeurs de taxis suburbains a éclaté ce lundi 25 août 2025, sur l’axe Charbonnages-Derrière la prison, dans le 1er arrondissement de Libreville. En cause : une querelle de compétences entre l’Hôtel de Ville et le ministère des Transports, qui expose les transporteurs à un double prélèvement jugé abusif.
Le conflit latent entre la mairie de Libreville et le ministère des Transports sur la gestion des taxes a fini par faire réagir les “clandos”. Excédés par ce qu’ils qualifient de « racket institutionnalisé », les chauffeurs de taxis suburbains ont brièvement paralysé la circulation, pour exprimer leur ras-le-bol face à des prélèvements contradictoires.
Des transporteurs pris en étau
« La mairie de Libreville a longtemps géré l’activité de transport, c’est-à-dire que c’est elle qui venait à chaque fois via leurs gestionnaires prélever les taxes sur les transporteurs que nous sommes. Mais depuis un certain moment, le ministère des Transports aussi veut s’approprier cette prérogative », a dénoncé Yannick Tema, président de la Mutualité des transporteurs suburbains.
Pris en étau, les chauffeurs affirment se retrouver face à deux gestionnaires qui s’excluent mutuellement, chacun exigeant d’être reconnu comme seul habilité. « Nous, en tant que transporteurs, on se retrouve avec deux gestionnaires sur le terrain. Lorsqu’un arrive, que ce soit de la mairie ou encore des Transports, l’un ne veut pas qu’on collabore avec l’autre. Donc nous, on ne sait plus qui exactement doit gérer cette activité », a ajouté le leader syndical, dénonçant une cacophonie administrative lourde de conséquences.
Un besoin urgent de clarification
Face au blocage, le maire de Libreville, Adrien Nguema Mba, s’est personnellement rendu sur les lieux pour calmer les esprits. Mais si la tension a momentanément baissé, ce nouvel épisode souligne l’urgence d’une clarification institutionnelle.
Alors que le secteur du transport urbain reste vital pour la mobilité quotidienne des Librevillois, l’absence de coordination entre la mairie et le ministère plonge les transporteurs dans l’incertitude et alimente la colère. À l’approche des élections locales, ce bras de fer administratif pourrait bien devenir un révélateur des fractures persistantes entre les autorités locales et nationales.
GMT TV